Téléphonie cellulaire : 3 réformes fiscales susceptibles de rapporter 51,5 millions USD au Trésor congolais

PAR Deskeco - 01 avr 2019 12:22, Dans Actualités

La GSMA, qui représente les intérêts des opérateurs de téléphonie mobile dans le monde entier, a publié en mars 2018, une étude sur les réformes fiscales en République démocratique du Congo devant permettre aussi bien à l’Etat congolais d'accroître ses recettes dans le secteur de la téléphonie mobile que d'accroître le taux de pénétration du mobile et de la connexion internet dans le pays.

Intitulée « Réformer la fiscalité de la téléphonie mobile en République démocratique du Congo pour soutenir la croissance économique grâce à un cadre fiscal plus  favorable », cette étude n’a jamais été prise en compte par le gouvernement congolais.

DESKECO.COM revient sur cette étude alors que le nouveau leadership national congolais est en quête de toutes les voies nécessaires à la maximisation de recettes publiques en vue de faire face aux besoins multiples de la population.

Dans son étude, la GSMA constate  que le marché de la téléphonie mobile a connu « une croissance rapide » entre 2007 et 2017 en RDC. Pendant cette période, le nombre des congolais abonnés aux services mobiles est passé de 4,9 millions à 29,3 millions. Ce qui correspond à un taux de croissance annuel moyen de 20%. Le taux de pénétration en abonnés uniques est passé de 8,2% à 35,5% sur la même période. Le chiffre d’affaires total du secteur s’est élevé à 1,1 milliard de dollars en 2017,2 ce qui représente 3,1% du PIB du pays.

Cependant, il existe toujours un « important potentiel de développement de la pénétration » et que « le pays se situe toujours derrière un certain nombre d’homologues régionaux en matière de connectivité ». 64,5 % des Congolais restaient privés d’accès aux services mobiles, selon cette étude à la période de fin 2017.

« Le coût de possession élevé de la téléphonie mobile en RDC  limite le potentiel de croissance supplémentaire en raison du poids de la fiscalité par rapport à d’autres secteurs ou à  d’autres pays de la région. L’accessibilité financière limitée des services et appareils portables à accès internet en RDC et la difficulté économique d’installer des réseaux dans les zones  rurales est une barrière déploiement et de l’adoption des technologies 3G et 4G », notait Ernest & Young, le cabinet d’audit qui a effectué l’étude pour le compte de la GSMA.

Ce rapport évalue le poids de la fiscalité totale de la téléphonie mobile dans le chiffre d’affaires du secteur à 31% en RDC. Ce chiffre est  élevé par rapport au Nigéria (9%), à l’Afrique du Sud (20%) ou au Rwanda (21%).

Ainsi, la GSMA propose ces trois réformes fiscales : « Réduction de 10 à 3% du droit d’accise sur les services mobiles ; Réduction de 50% du droit de numérotation, de 0,45 $ à 0,225 $ ; Suppression de la taxe sur le chiffre d'affaires des établissements de monnaie électronique par numéro ».

Pour la GSMA, ces réformes fiscales « s’autofinancent » et devraient rapporter en 5 ans au total 51,5 millions USD au trésor public.

« Les réformes fiscales risquent d’entraîner un coût initial pour l’État la première année, mais elles amélioreront la productivité. Ce qui entraînera une augmentation du PIB et des recettes fiscales à moyen terme. Sur une période de cinq ans, le gain budgétaire total devrait atteindre : • 31 millions USD résultant de la réduction de 10 à 3% du droit d’accise sur les services mobiles, • 12 Millions USD résultant de la réduction de 50% du droit de numérotation, de 0,45 $ à 0,225 $ par numéro, et • 8,5 Millions résultant de la suppression de la taxe sur le chiffre d'affaires des établissements de monnaie électronique », indique le rapport GSMA.

« Grâce à des réformes politiques, le gouvernement congolais a la possibilité de simplifier et de rééquilibrer la fiscalité du secteur de la téléphonie mobile pour améliorer la productivité de  l’ensemble de l’économie et parvenir à une plus grande l’inclusion numérique et financière », soutient la GSMA.

Image retirée.

En 2019, le ministère du budget table sur 16 480 439 962 abonnements dans les télécoms devant générer plus de 95 millions USD de revenus pour le Trésor public.

Amédée Mwarabu

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