RDC : les élections sonnent une nouvelle ère économique

PAR Deskeco - 31 déc 2018 16:13, Dans Actualités

Près de 40 millions de Congolais sont allés aux urnes le dimanche 30 décembre pour voter le président de la République et les députés nationaux et provinciaux. Pour la présidentielle, les résultats seront proclamés dès le 6 janvier 2019 et la prestation de serment aura lieu le 18 janvier.

La République démocratique du Congo va ainsi tourner la page de l’ère Joseph Kabila, au pouvoir depuis le 26 janvier 2001. Le fils à M’zee Laurent désiré Kabila aura dirigé le Grand Congo Kinshasa pendant presque 18 ans. Joseph Kabila a hérité d’un pays en guerre, morcelé en trois parties et coupé de la coopération structurelle avec les institutions de Bretton Woods et l’Occident.

Durant son règne, Joseph Kabila a réussi à réunifier le pays à la suite de l’accord de Sun-City, signé en 2003. De cet accord est sorti un pacte républicain sur lequel l’actuelle constitution de la RDC est conçue. L’homme de Kingakati a organisé des élections démocratiques pluralistes en 2006 et 2011 avant celles-ci de 2018.

Sur le plan économique, Joseph Kabila a  renoué dès 2002 avec la coopération structurelle avec le FMI, la Banque mondiale, le Club de Paris pour relancer l'économie du pays et briser l'isolement diplomatique. Cette reprise de la coopération a poussé la RDC à se doter d'un Code des investissements, un Code minier et même d'un Code forestier.

A travers ses deux programmes quinquennaux, les 5 chantiers de la République et la Révolution de la modernité,  le président sortant a pu construire quelques infrastructures de base : routes, ponts, hôpitaux, barrages, écoles, universités, etc. Toutefois, les entreprises du portefeuille de l'Etat, malgré les efforts des différents gouvernements pour les réformer, n'ont jamais été remises à leur niveau des années 1980. Alors que ces entreprises constituent la colonne dorsale de l'économie congolaise.

La RDC n’est pas passée de l’ombre à la lumière !

Pour autant, la RDC n’est pas passée de l’ombre à la lumière. Joseph Kabila laisse une RDC où le PIB/Habitant est à peine de 480 USD par an. C’est l’un des plus bas au monde. Le dernier Indice de développement humain classe la RDC à la 184ème sur 192 pays. Les défis économiques et sociaux sont quasi intacts en ce qui concerne l’agriculture, l’électricité, la desserte en eau potable, les logements sociaux, la construction des routes, la diversification de l’économie, la lutte contre les maladies hydriques, la gratuité de l’enseignement primaire et secondaire, l'industrialisation, etc.

C’est autant des défis qui se présentent au prochain président de la République démocratique du Congo. La patrie de Patrice Emery Lumumba a vocation de grandeur. Autant l’Afrique du Sud, en en Afrique australe, et le Nigéria, dans le Nord Ouest, jouent pleinement leur leadership économique, autant la RDC devrait être cette gâchette de l’Afrique devant booster l’économie non seulement de la sous région de l’Afrique centrale mais aussi de tout le continent noir.

Ce défi est crucial pour le successeur de Joseph Kabila. Le nouveau locataire du Palais de la nation, dans les 5 prochaines années, devrait replacer durablement la RDC sur les rails de l’émergence. Le Congo Kinshasa, un scandale géologique, avec 80 millions d'habitants, a tous les atouts, pour être en pole position d’abord des économies africaines puis mondiales.

Il faut une nouvelle ère économique pour sortir la RDC du sous développement. Les recettes sont connues au regard des défis. Le seul moyen d'y parvenir est d’imprimer la bonne gouvernance et la transparence  dans la gestion de la res publica, lutter sans pitié contre la corruption et gérer rationnellement les immenses ressources naturelles que la RDC possède.

Amédée MK

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