RDC: DP WORLD qui va construire le port en eau profonde de Banana

PAR Deskeco - 23 mar 2018 19:57, Dans Actualités

Un jour après l’adoption du projet de décret portant approbation de la Convention de collaboration relatif à la construction du port en eau profonde de Banana par le Conseil des ministres, le vice-Premier ministre et ministre des Transports a rendu public le nom de l’entreprise qui doit s’occuper de la construction de ce port.

D’entrée de jeu, le vice-Premier ministre, José Makila Sumanda, a affirmé, au cours d’une conférence de presse organisée le mercredi 21 mars 2018, que la construction du port en eau profonde est stratégique. Une façon pour lui de se justifier devant tous ceux qui l’accusent, selon ses propres termes, de n’avoir pas respecté la procédure de passation des marchés publics.

« Il importe donc de savoir que la construction de ce port relève de la souveraineté de l’Etat. C’est ainsi qu’après analyse de la manifestation d’intérêt de DP WORLD, l’Etat congolais s’est rendu compte que cette société remplissait les conditions légales. Et donc, l’Etat est en droit d’établir un partenariat public-privé conformément au titre II de la loi 14/005 relatif aux dispositions spécifiques applicables à ce type de partenariat ».

Techniquement, le projet consiste en la construction ainsi que la gestion d’un port et d’une zone de libre-échange à Banana, pour un coût supérieur à un milliard de dollars US. La première phase prévue est l’aménagement d’un quai de 1 500 mètres sur la côte de l’océan Atlantique. La RDC dispose d’un accès à l’océan avec le fleuve Congo. Pour cette phase, le coût est établi à quelque 396 millions de dollars US, rapporte la plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF).

José Makila donne également les raisons du choix de cette société.

«  Il est un opérateur indépendant non affilié à une compagnie maritime. Ce qui permettra au port de Banana d’être utilisé par la majorité des compagnies maritimes mondiales. Le projet présenté par DP WORLD est cohérent et intègre aussi une zone industrielle et logistique pour une valeur supérieure à 1 milliard USD. Et le modèle présenté par cette entreprise a déjà fait ses preuves dans plusieurs pays, notamment l’Australie, les Emirats Arabes Unis, le Royaume Uni et le Sénégal », a indiqué le ministre des Transports.

Dans ce projet, l’Etat congolais aura 30% de participation non-diluables au capital social et DP WORLD aura 70 %. Les postes du président du conseil d’administration (PCA) et du directeur général (DG) seront assurés par les Congolais et la construction se déroulera en 4 phases pour atteindre au final 1600 mètres avec une capacité de plus de 2 millions de containers 20 pieds par an. En plus, une zone économique spéciale sera érigée non loin du port. Les familles et entreprises se trouvant sur la zone identifiée, seront indemnisées, affirme le vice-Premier ministre José Makila.

DP World est le troisième exploitant portuaire mondial. Il est une filiale de Dubai World, société de participation appartenant au gouvernement de Dubaï. Il est coté au Nasdaq Dubai.

Ce dossier se traite dans un climat de suspicion et d’allégations de corruption.

« Le contrat que s’apprêterait à signer le gouvernement de la RDC et DPW pour la construction et l’exploitation du port de Banana est supposé créer une structure de sociétés permettant l’enrichissement personnel de personnes politiquement exposées, dont le président congolais Kabila. L’ensemble des négociations serait également entaché de faits de corruption autour d’un projet qui doit s’élever à plus d’un milliard de dollars US », note PPLAAF qui publie une série de documents à ce sujet.

Willy Akonda Lomanga/ Desk Eco

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