Le dernier rapport de Transparency Internationale sur lindice de perception de la corruption pour lannée 2018, publié le 29 janvier 2019, place la RDC parmi les 20 pays le plus corrompue au monde. Cette corruption a un impact négatif sur les efforts fournis pour assurer le développement et le bien-être. Placé parmi les huit chantiers du Président de la République, la corruption apparaît donc comme une pandémie, dont le combat pour léradiquer est ardu.
Aujourdhui, il ne se passe pas un jour sans quil y ait des faits de corruption.
Au niveau des services publics, des recettes de lEtat sont dilapidées à longueur de la journée. Le Forum National sur la réforme du système fiscal de la RDC, tenu en 2017, et celui organisé en 2014 sur le coulage des recettes ont démontré des faiblesses administratives dans la lutte contre la corruption. On note par exemple limmixtion des instances politiques dans le recrutement et les promotions des agents des impôts ; immixtion des militaires et policiers dans la perception des taxes et impôts ; linexactitude des déclarations fiscales souscrites par la majorité des contribuables ; insuffisance de la coopération entre les administrations fiscales et douanières ; des exonérations contre la loi, etc.
De son côté, le conseiller spécial de joseph KABILA, en charge de la lutte contre la corruption, a dénombré un manque à gagner de 15 milliards USD par le fait de la corruption. Au niveau des régies financières, environs 4 milliards USD se volatilisent suite aux exonérations hors la Loi. Ce qui fait une perte dau moins de 20 milliards USD par an.
Quels mécanismes pour mettre fin à la corruption ?
Pour lutter de manière efficace contre la corruption, il est urgent que le Chef mette en place un mécanisme institutionnelle chargé de faire ce travail, comme au Sénégal ou au Cameroun. Créer une Agence Nationale de Lutte Contre la Corruption serait lune des meilleures solutions. La mise sur pied dune telle institution repose sur deux fondements majeurs : premièrement la RDC a ratifié la Convention des Nations Unies contre la Corruption et le Protocole de la SADC contre la Corruption. LArticle 6 alinéa 1 de la Convention des Nations Unies dispose : « Chaque État Partie fait en sorte, conformément aux principes fondamentaux de son système juridique, quexistent un ou plusieurs organes, selon quil convient, chargés de prévenir la corruption ».
Le deuxième alinéa de larticle 6 dispose : « Chaque État Partie accorde à lorgane ou aux organes visés au paragraphe 1 du présent article lindépendance nécessaire, conformément aux principes fondamentaux de son système juridique, pour leur permettre dexercer efficacement leurs fonctions à labri de toute influence indue. Les ressources matérielles et les personnels spécialisés nécessaires, ainsi que la formation dont ces personnels peuvent avoir besoin pour exercer leurs fonctions, devraient leur être fournis ».
Deuxièmement, la création de lAgence traduit la volonté politique de promouvoir un système de gouvernance sous-tendue par les efforts fournis en vue daccroître la transparence et la redevabilité.
En 2014, lhonorable Henri Thomas Lokondo avait initié une proposition de Loi pour la création dune agence nationale de lutte contre la corruption. Soutenu par les organisations de la société civile, mais lAssemblée Nationale lavait rejetée. Quelques mois après, lex chef de lEtat, Joseph Kabila, avait nommé un conseillé en charge de lutte contre la corruption.
Valery M