Congo Business Network:  nouvel outil qui rassemble les compétences congolaises à travers les réseaux sociaux 

Noel K. Tshiani est président de Agere Global, une société de conseil en investissement et de stratégie commerciale basée à New York. Il a aussi créé Congo Business Network, ce nouvel outil qui permet de connecter les Congolais de la RDC et de la diaspora dans l’objectif de fédérer les compétences dans les domaines spécifiques. Congo Business Network est un réseau international ayant vocation de réunir les professionnels et les entrepreneurs de la diaspora et du pays dans le but de développer la RDC.

Noel K. Tshiani répond aux questions de DESKECO.COM.

Comment allez-vous faire pour réunir l’ensemble des Congolais surtout ceux de l’Amérique et de l’ Europe ?

La mission de Congo Business Network est de connecter les professionnels et les entrepreneurs de la diaspora afin d’agir pour contribuer au développement économique du Congo.  Pour réaliser cette mission, on cherche des personnes qui peuvent comprendre notre mission et y adhérer dans la diaspora comme au Congo. En même temps, on utilise LinkedIn et d’autres stratégies pour identifier et mobiliser des profils qui ont l’expertise dans plusieurs secteurs économiques.

L’objectif principal n’est pas de faire un recensement de Congolais à travers le monde.  Mais nous nous focalisons sur l’identification et la mobilisation des profils que nous cherchons, surtout en Amérique et en Europe parce qu’une grande partie de la diaspora congolaise y habitent actuellement.

Par exemple, en Amérique (au Canada et aux États-Unis), il y a presque 67 000 Congolais.  Et parmi ces personnes, on retrouve des ingénieurs, des experts comptables, des banquiers, des juristes et des journalistes. C’est eux qui ont l’expertise pour construire le Congo de demain.

Vue l’importance de ce réseau international, quels sont les objectifs spécifiques que vous vous êtes assignés lors de sa création ?

Nous avons pour objectif de mobiliser nos adhérents à faire régulièrement la promotion des opportunités d’affaires au Congo. Nous avons l’ambition de faire participer la diaspora aux projets de développement économique et social au Congo.  Nous comptons mettre notre expertise aux initiatives qui contribuent à l’avancement de la vie professionnelle.

Qu’est-ce que le réseau international Congo Business Network compte apporter de nouveau en termes d’innovation dans la sphère économique congolaise et quel serait son impact à long terme ?

La décision de lancer cette initiative n’a pas été prise à la légère. L’objectif n’est pas de démarrer quelque chose de nouveau, alors que quelque chose de mieux existe déjà.

Congo Business Network répond à un besoin déjà reconnu par de nombreuses personnes au Congo et à l’étranger. Nous devons avoir un réseau international des professionnels et des entrepreneurs congolais. Grâce à ce réseau international, nous pouvons identifier qui a quelle expertise et aussi être en mesure de faire des affaires en toute confiance entre nous mêmes, en tant que Congolais, tant dans la diaspora qu’au Congo.

Grâce à ce réseau international, de nombreux professionnels de la diaspora pourront apporter leur expertise aux projets de développement au Congo parce qu’ils disposeront d’un mécanisme officiel leur permettant d’identifier des relais fiables dans des secteurs spécifiques au Congo avec lesquels ils pourront travailler.

Avant de commencer cette initiative, ce mécanisme n’existait pas au niveau international, surtout un réseau international officiel qui fonctionnait en français et en anglais. L’anglais est la langue internationale des affaires, surtout dans les marchés des capitaux à Zurich, à Francfort, à Londres, à New York, à Hong Kong, à Singapour et à Tokyo.

Et vous avez beaucoup de Congolais dans la diaspora en Amérique qui sont beaucoup plus à l’aise en anglais qu’en français, malgré que le français est la langue nationale du Congo. C’est très important d’avoir des personnes sérieuses dans ce réseau international qui peuvent aller partout au monde et communiquer avec les autres dans la langue internationale des affaires : l’anglais.

Nous mettons en place l’infrastructure nécessaire pour que ce réseau international fonctionne bien et que nous puissions être pris au sérieux, au Congo et à l’étranger. Nous construisons un réseau international qui peut avoir un impact réel dans la vie des professionnels et des entrepreneurs de la diaspora et aussi au Congo. Nous avons mis en place des technologies comme Cisco WebEx qui permettent maintenant de connecter en temps réel la diaspora et ceux qui sont sur le terrain au Congo afin de partager des expériences et de développer des relations dans le monde des affaires.

Dans la pratique effective des affaires, quelles stratégies prône Congo Business Network pour réunir les forces de tous les Congolais de l’étranger afin d’apporter une pierre à l’édification de la RDC ?

Nous nous concentrons sur les personnes qui ont une expertise dans la finance, la technologie, la construction, l’énergie et l’agriculture. Nous avons déjà identifié de nombreuses personnes à travers le monde et nous les mobilisons à travers différentes initiatives afin qu’ils puissent apporter leur expertise aux projets menant au développement du Congo.

Depuis la création de Congo Business Network, quel progrès avez-vous déjà réalisé en termes d’accomplissement de vos objectifs de départ ?

Pour le moment la priorité est d’identifier ou encore de mobiliser ceux qui ont les profils que nous cherchons dans le monde entier. Et nous avons fait d’énormes progrès dans l’identification de ces personnes par LinkedIn et les références que nous avons reçues de ceux qui font actuellement partie de ce réseau international car ils y voient une valeur énorme.

Nous avons lancé un événement en ligne qui a permis à la diaspora de communiquer en temps réel par Cisco WebEx en vidéo ou en audio et de partager leurs expériences dans le monde des affaires. De nombreuses personnes ayant assisté au premier événement ont déclaré que cela allait  révolutionner le développement du Congo.

Beaucoup de personnes dans la diaspora qui ne savent pas ce qui se passe dans le monde des affaires au Congo peuvent apprendre de ceux qui ont une expérience réelle dans un secteur spécifique comme l’on a fait lors de l’événement en ligne du 25 novembre 2018 sur le thème : « Développer une entreprise grâce à des solutions digitales. »

Dans votre démarche de réunir les passionnés du développement économiques de la RDC, comment vous faites pour convaincre les dubitatifs ou les autres qui sont contre cette initiative ? Et quelles sont les difficultés que vous avez rencontré ?

Il faut du temps et de la patience pour développer ce genre de réseau international qui fonctionne en anglais et en français sur les réseaux sociaux, site internet, brochures et d’autres communications officielles. Rien de valeur n’arrive du jour au lendemain. Mais nous avons fait d’énormes progrès, pas à pas.

Nous avons un message simple. Nous voulons que les gens sachent quel est ce réseau international, quelles sont sa mission et ses objectifs. Nous avons une brochure que nous envoyons aux personnes pour les aider à visualiser les informations importantes dont les gens ont besoin pour prendre une décision concernant leur appartenance à ce réseau international.

L’aspect le plus difficile est de trouver des personnes qui ont le profil recherché : des professionnels et des entrepreneurs de la diaspora qui souhaitent apporter leur expertise à des projets spécifiques à leur pays d’origine, le Congo.

Quelle vision avez-vous de Congo Business Network dans 5 ans à compter de la date de sa création ?

À long terme, nous voulons avoir un impact réel dans la diaspora et au Congo. Mais 5 ans peut-être trop loin pour être prévisible. À ce moment, nous nous concentrons sur des projets spécifiques qui nous aident à positionner ce réseau international comme une référence pour le professionnalisme. Le sérieux permet d’obtenir des résultats indéniables dans la diaspora et au Congo.

Nous avons de nombreux projets en préparation, et nous allons les prendre un par un et procéder étape par étape. Si nous faisons ceci avec du sérieux et l’expertise professionnelle, je suis convaincu que nous pourrons faire beaucoup de choses dans la diaspora et au Congo, et montrer de nombreuses réalisations dans les mois et les années à venir.

Propos recueillis par Stanys Bujakera Tshiamala