Selon les experts des Nations unies, les rebelles de l’AFC-M23 soutenus par l’armée rwandaise ont, depuis janvier 2025, imposé de nouvelles taxes aux exploitants artisanaux de l’or dans le groupement de Luhihi, territoire de Kabare, province du Sud-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Selon ce rapport, cela a fait suite à l'expansion rapide des activités minières et à l'émergence d'un nouveau site d'exploitation à Lomera. Plus de 5 000 creuseurs artisanaux opéraient à Lomera au cours du premier semestre 2025, exploitant des centaines de puits actifs.
« L'AFC/M23 a établi un contrôle de facto sur les opérations minières dans la zone après sa prise de contrôle à la mi-février, remplaçant les services étatiques officiels par un « bureau minier » local opérant sous son autorité. Les autorités de facto ont imposé une taxe à la production de 30 pour cent sur le prix de vente du minerai au niveau du puits », peut-on lire dans le rapport.
Qui ajoute :
« Les agents de l'AFC/M23 ont mis en œuvre un système structuré pour surveiller et évaluer la qualité du minerai, incluant des inspections régulières de la teneur des minéraux dans les puits actifs, et pour superviser la quantité de minerai transportée vers les usines de concassage ».
Les experts de l’ONU rapportent également que le 30 août, l'AFC/M23 a suspendu les activités minières à Lomera en raison de tensions avec la communauté minière, causées par l'effet combiné de l'expansion minière non régulée et des pratiques de recherche de rente de l'AFC/M23.
« L'AFC/M23 a promis de reprendre les activités minières après l'enregistrement des creuseurs artisanaux. Les retards dans la mise en œuvre du processus d'enregistrement ont conduit à des spéculations selon lesquelles les autorités de facto avaient l'intention de passer à une exploitation semi-mécanisée », renchérit le rapport.
Cette exploitation illicite permet de financer le mouvement rebelle, qui poursuit ses avancées dans la prise d’autres agglomérations autour de la ville d’Uvira, capitale actuelle de la province du Sud-Kivu.
De l’autre côté, les autorités de la RDC se sont engagées dans les processus de Doha et de Washington, pour d’une part faire cesser les hostilités et les attaques des rebelles, et d’autre part favoriser l’intégration économique avec le Rwanda et d’autres pays de la région des Grands Lacs, ce qui inclut notamment une exploitation des ressources bénéfique pour les populations de la région et pour des partenaires tels que les États-Unis et le Qatar