La mobilisation efficace des recettes publiques et le renforcement de la lutte contre la corruption ont constitué le fil conducteur d’une importante séance de travail tenue vendredi 14 novembre dernier entre l’Inspection Générale des Finances (IGF) et les trois principales régies financières. Cette rencontre, la première sous la nouvelle direction de l’IGF, a abordé la consolidation de la transparence au sein des chaînes de collecte publique.
Réunies autour de l’Inspecteur Général des Finances - Chef de service, Christophe Bitasimwa Bahii, assisté de son adjoint Emmanuel Tshibingu et du Coordonnateur Herman Iyeleza, les délégations de la DGDA, de la DGI et de la DGRAD ont examiné les faiblesses relevées lors des missions d’encadrement menées ces dernières années. L’objectif principal : adapter les mécanismes de contrôle, renforcer les pratiques de bonne gouvernance et maximiser les recettes internes.
« Ça fait plusieurs années que l’IGF est en train de travailler avec les régies dans des missions d’encadrement et aujourd’hui c’est une prise de contact et une évaluation de ce travail de l’IGF au sein de ces institutions », a expliqué Christophe Bitasimwa.
Il a également annoncé la mise en place prochaine d’un programme d’actions destiné à améliorer la mobilisation des recettes, un enjeu stratégique pour un État qui ambitionne de financer davantage ses politiques publiques sur fonds propres.
Évaluer pour corriger : les régies financières impliquées
À la DGRAD, le Directeur général Étienne Otshudi s’est félicité de cette initiative qui permet, selon lui, d’améliorer la coordination et d’identifier les zones à risque dans les circuits de collecte.
« Nous avons passé en revue les constats relevés par les inspecteurs. L’IGF a promis d’organiser prochainement une réunion stratégique pour définir ensemble les voies d’amélioration », a-t-il déclaré.
La lutte contre la corruption, point crucial de l’échange, a été au centre des préoccupations. Les constats dressés par l’IGF mettent en lumière des pratiques qui réduisent l’efficacité de la mobilisation des recettes. Pour l’institution de contrôle, renforcer la discipline administrative et assainir la gestion des taxes, droits et impôts constitue une priorité incontournable.
La DGDA prête à intégrer les recommandations
Dans la continuité de cette démarche, l’IGF a également rencontré la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA) pour évaluer les missions d’encadrement menées auprès d’elle. Le Directeur général Bernard Kabese a salué ce dialogue direct qui, selon lui, offre une opportunité de redéfinir les priorités de réforme interne.
« Cette réunion nous a permis de passer en revue les constats dressés par l’IGF et de recevoir les recommandations issues de leurs missions d’encadrement », a-t-il indiqué, promettant d’appliquer les mesures correctrices nécessaires pour améliorer les performances de la douane, un maillon essentiel de la mobilisation des recettes de l’État.
En plaçant au centre de cette rencontre les questions de gouvernance, d’efficacité et d’intégrité, l’IGF et les régies financières se positionnent au cœur de la stratégie nationale de lutte contre la corruption. L’objectif est clair : bâtir des institutions capables de mobiliser davantage de ressources et de réduire considérablement les pertes dues aux pratiques illicites.
Ces réunions s’inscrivent dans une vision de maximiser les recettes internes et d’assainir les circuits financiers publics. La nouvelle dynamique enclenchée entre l’IGF et les régies financières apparaît ainsi comme un levier essentiel pour concrétiser ces ambitions.
En plaçant les enjeux de la mobilisation des recettes publiques et de la lutte contre la corruption au cœur de leurs échanges, les parties prenantes entendent ouvrir une nouvelle phase de collaboration basée sur la transparence, la performance et la redevabilité. Une orientation qui pourrait, à terme, transformer durablement la gestion des finances publiques en RDC.
Jean-Baptiste Leni
