La République démocratique du Congo traverse depuis janvier 2025 une crise sécuritaire importante dans sa partie orientale, avec la prise de ses deux provinces, dont le Nord et Sud-Kivu, par les rebelles de M23. Cette situation a non seulement mis la souveraineté de la RDC en danger, a également impacté les finances publiques.
À la suite de cette crise, le gouvernement a été obligé, au début de l’année, de rectifier son budget en baisse d’1,7% à la suite de la perte de recettes fiscales de ces provinces sous occupation. Selon la loi de finances rectificative 2025, les recettes internes et exceptionnelles du pays ont enregistré, suite à cette crise, respectivement une régression de 7,2% et 25,5%.
En mars dernier, IGF révélait, par le canal de son inspecteur principal Jules Alingete, que l’Etat congolais perdait 9% de recettes douanières et 3% de recettes mobilisées par la direction générale des impôts.
Malgré ce contexte, cette crise a fortement coûté aux finances publiques, ce qui est tout à fait normal pour un pays en crise de sécurité. Selon un rapport sur l’exécution de dépenses globales par étape de la chaîne de la dépense au premier semestre 2025, publié par le ministère du Budget, la défense nationale a couté , 2 747 milliards FC, soit 964,3 millions USD au premier semestre.
70,5% de ce fonds est décaissé en mode d’urgence, indique le document consulté par Deskeco. Bien que ce contexte, le cadre macroéconomique du pays est resté sur pied, grâce à une bonne coordination de la politique budgétaire et monétaire mise en place par le gouvernement et la Banque centrale du Congo, expliquait Doudou Fwamba.
Le ministre de Finances a également fait savoir que cette stabilité se justifie grâce à la politique budgétaire volontariste mise en place, consistant à stimuler les investissements et à alléger la fiscalité en vue de relancer la croissance et corriger les déséquilibres économiques, surtout en cette période de crise de guerre, une approche keynésienne.
Cependant, la rubrique « Anciens combattants », a couté 2, 2 milliards contre 10, 9 milliards de francs congolais votés initialement au premier semestre 2025, selon le rapport du ministère.
Jean-Baptiste Leni
