Un groupe de membres du Congrès américain a adressé une lettre au président Donald J. Trump et au secrétaire d'État Marco Rubio pour exprimer leurs vives préoccupations concernant les négociations en cours entre les États-Unis et la République démocratique du Congo (RDC) autour d'un accord sur les minéraux critiques.
Dans ce courrier, ces membres du Congrès dénoncent l'absence de consultation du Congrès et le manque de transparence du processus, alors que, selon eux, l'exploitation minière en RDC s'accompagne de violations graves des droits humains, de risques sanitaires et de dommages environnementaux majeurs.
Le document rappelle que plus de 7,8 millions de personnes ont été déplacées de force dans les zones minières du pays et qu'au moins 7 000 civils y ont été tués. Sur environ 350 000 mineurs de cobalt, 80 000 travailleraient sous la contrainte, souvent dans des conditions mettant leur vie en danger, et quelque 40 000 enfants, parfois âgés de seulement sept ans, seraient employés dans ces sites.
Les parlementaires soulignent également la contamination des sols, de l'eau et de la nourriture par des produits chimiques toxiques, entraînant des effets durables sur la santé publique, comme des cancers, des malformations congénitales et une hausse de la mortalité maternelle et infantile.
Les élus pointent aussi un possible conflit d'intérêts : selon le Financial Times, Gentry Beach, un proche du président Trump, ferait partie d'un consortium en négociation pour exploiter la mine de coltan de Rubaya, identifiée comme une source majeure de minéraux de conflit finançant la guerre en RDC.
Face à ces inquiétudes, les signataires demandent à l'administration américaine de mettre en place un processus transparent et participatif impliquant le Congrès, les parties prenantes et les communautés locales avant toute conclusion d'accord. Ils exigent également un briefing sur l'état des négociations avant la visite d'une délégation officielle congolaise à Washington.
Jean-Baptiste Leni