La Cour des comptes ne juge pas des cas de détournement de deniers publics. Elle s'intéresse plutôt aux cas de faute de gestion qu'elle atteste après un examen minutieux. Le procureur général près la Cour des comptes, Me Salomon Tudieshe, a levé cette équivoque lors du Forum sur la justice organisé le 8 août 2025 à l'hôtel Pullman à Kinshasa.
"Dans la plupart des cas, on parle de détournement. La Cour des comptes ne juge pas des cas de détournement, elle n'est pas une juridiction pénale. Parce que chaque fois qu'il y a des cas de détournement, on dit : 'Mais que fait la Cour des comptes ?' La Cour des comptes, lorsque ses contrôles sont bien menés et qu'elle trouve des indices pouvant laisser penser qu'il y a eu des cas de détournement ou corruption, envoie les documents au ministre de la Justice. C'est un peu un recul parce que la loi de 87 disposait qu'on s'adressait au procureur général près la Cour suprême à l'époque. Mais dans la foulée de Minaku, Sakata (Assemblée nationale : ndlr), on a décidé et légiféré que ça soit envoyé au ministre de la Justice qui est politique et peut avoir intérêt à ne pas confier les dossiers au parquet compétent", a souligné le procureur général près la Cour des comptes, Salomon Tudieshe.
À l'en croire, la Cour des comptes s'intéresse plutôt à ce qu'on appelle faute de gestion.
"Chaque fois qu'il y a détournement, il y a forte probabilité de ce qu'on appelle faute de gestion. Donc il n'y a que ce cas qui intéresse la Cour des comptes ou, éventuellement, également la gestion de fait, c'est-à-dire lorsque quelqu'un qui n'a pas qualité s'est immiscé dans la gestion des biens ou des deniers publics", a précisé le PG près la Cour des comptes.
Bienvenu Ipan
