Accord de paix RDC-Rwanda : pour Seth Kikuni, la psychologie de soumission dans laquelle l’accord a été signé trahit les intérêts fondamentaux du peuple congolais

Seth Kikuni
Seth Kikuni
PAR Deskeco - 01 juil 2025 11:44, Dans Actualités

La signature de l’accord de paix entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, le 27 juin dernier, sous la médiation des Etats-Unis d’Amérique, divise la scène politique congolaise. Si ceux du pouvoir saluent majoritairement la signature de cet accord, il n’est toutefois  pas le cas avec les autres acteurs politiques de l’opposition.

C’est le cas de l’opposant Seth Kikuni, fondateur du parti politique "Piste pour l'émergence", qui estime que l’accord a été signé dans une « psychologie de soumission inacceptable », trahit les intérêts fondamentaux du peuple congolais.

« Il est malheureusement évident que l'accord RDC-Rwanda a été signé avec une psychologie de soumission inacceptable, trahissant les intérêts fondamentaux de notre peuple. M. Tshisekedi, incapable d'assumer ses promesses sécuritaires et économiques, s'enfonce dans la vente de notre patrimoine stratégique pour acheter un semblant de stabilité », a-t-il laissé lire sur ses réseaux sociaux.

Il ajoute, par ailleurs, que « cet accord n'est pas la paix, c'est la reddition ». Pour lui, le dialogue national inclusif sous la médiation de l'ECC-CENCO nous aurait épargné cette humiliation ».

Contrairement à Seth Kikuni, Moise Katumbi salue la signature de l’accord, qui selon lui, ouvre enfin « une lueur d’espoir » pour l’est du pays.

« Je salue le président Donald Trump dont les efforts de médiation ont permis la signature de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda. Cet accord ouvre enfin une lueur d’espoir pour l’Est de notre pays, longtemps meurtri », a fait savoir Katumbi.

Mais il a insisté sur la nécessité d’organiser un dialogue dans le cadre inclusif porté par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC), dit-il, pour « rebâtir une nation juste, forte et solidaire ».

Une position également adoptée par Martin Fayulu, qui, après sa dernière rencontre avec le chef de l’Etat, a indiqué avoir pris acte de la signature de cet accord. L’autorité morale de l’Ecide a toutefois martelé sur la nécessite de la tenue d’un dialogue national inclusif pour faire face aux causes profondes de la crise congolaise.  

« Nous prenons acte de la dynamique positive que cet accord peut enclencher », a déclaré Martin Fayulu. « Bien qu’imperfectible, il peut représenter une opportunité de faire taire les armes et de créer les conditions d’un apaisement durable. »

Par contre, l’opposant Denis Mukwege était déjà catégorique sur l’accord. Il s’y opposait dans une lettre publiée sur ses réseaux sociaux, en affirmant que « La justice est non négociable et les richesses du sous-sol congolais ne peuvent être bradées de manière opaque dans le cadre d'une logique extractiviste néocoloniale ».

« La paix ne peut se réduire à faire taire les armes, à obtenir un armistice et à faire du business car pour être juste et durable, elle ne peut faire l'économie de la justice, du respect des droits humains et du droit international », avait-il déclaré.

Du côté du pouvoir, cette signature est vue comme une victoire. Pour le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya,  l'accord s'en tient aux principes de ne brader aucun intérêt du pays ni concéder un centimètre ou des ressources naturelles.

« Il faut que je vous rappelle que le principe et c'est cela le même l'engagement premier du Président de la République est celui de ne brader aucun intérêt de la RDC ni concéder un seul centimètre ni concéder une seule ressource minière de notre pays. », a-t-il fait savoir.

Jean-Baptiste Leni

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