Dans un communiqué conjoint ce vendredi 28 février 2025, un consortium d'organisations de la société civile engagées dans la lutte contre la corruption, parmi lesquelles l’Observatoire de la dépense publique (ODEP), la Ligue congolaise de lutte contre la corruption (Licoco) et l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), a exprimé sa déception face à l’absence d’enquêtes approfondies « afin de détecter toutes les infractions susceptibles de permettre la poursuite de Monsieur Nicolas KAZADI et de Monsieur BASTHILY ».
« Le ministère public aurait pu, en vertu de l’article 149 de la Constitution de la République Démocratique du Congo, qui garantit l’indépendance du pouvoir judiciaire et l’exercice de l’action publique par les magistrats du ministère public, requérir les relevés bancaires des comptes sur lesquels les fonds ont été transférés, afin de vérifier l’existence d’éléments susceptibles d’établir le versement éventuel de pots-de-vin à Monsieur NICOLAS KAZADI. Une telle diligence aurait permis de renforcer l’instruction et de mieux identifier les responsabilités des personnes impliquées », ont écrit ces organisations de la société civile, dont le Réseau d’éducation civique au Congo et Les Intègres.
Lundi 24 février, la Cour de cassation a rendu son verdict dans l'affaire concernant le détournement présumé des fonds alloués à la construction des stations de forage. Selon ce jugement, François Rubota, ancien ministre du développement rural, a été condamné à trois ans de prison pour conflit d'intérêt et non pour détournement, comme soutenu par le ministère public. Entre-temps, l'homme d'affaires Mike Kasenga a été acquitté.
Témoignant le 09 décembre 2024 devant la Cour de cassation, Nicolas Kazadi, ministre des Finances lors du déroulement des faits et souvent cité comme co-auteur du détournement des deniers publics par surfacturation dans ce dossier des forages et stations de traitement d’eau, avait nié tous les faits qui lui étaient reprochés.
Bruno Nsaka