Le ministre de la Santé, Dr Roger Kamba, alerte sur "les besoins très colossaux" à subvenir pour répondre aux urgences humanitaires dans la partie Est de la République démocratique du Congo, situation provoquée par le Rwanda, pays agresseur, et ses supplétifs du M23.
Répondant à la presse lors du briefing spécial organisé au studio de la Radio Télévision nationale jeudi 27 février 2025 à Kinshasa, ce membre du gouvernement a déclaré :
"Qui sont avec nous ? Premièrement, c'est d'abord nous-mêmes (le gouvernement de la RDC : ndlr). Tout ce qui se fait là-bas en termes de réponse, c'est le ministère de la Santé qui organise. Ce ne sont pas les bourreaux qui vont venir soigner les blessés qu'eux-mêmes font, ce ne sont pas les bourreaux qui vont venir compter les morts qu'eux-mêmes font, ce ne sont pas les bourreaux qui vont venir apporter des intrants, c'est-à-dire médicaments et équipements pour les centres de santé qu'eux-mêmes détruisent. Mais, deuxièmement, on a aussi nos partenaires bi- et multilatéraux qui sont avec nous.
Et d'ajouter:
Notamment avec l'OMS, on a pu avoir le couloir humanitaire. Nous avons aussi toutes les organisations internationales dont d'ailleurs les dépôts ont été détruits. C'est le cas du CICR, du PAM, de l'OMS. Et nous avons des réserves de médicaments très faibles parce que les dépôts étant détruits, le nombre de blessés est très élevé, le nombre de nouvelles contaminations des maladies ordinaires est très élevé, et le nombre de soignants est très faible. Donc tout ça, les besoins sont très colossaux. Les partenaires bi- et multilatéraux sont là, on a Médecins Sans Frontières (MSF), l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le CICR, l'UNICEF qui a, par le même couloir humanitaire, apporté aussi ses équipements."
Le ministre de la Santé a déploré "plus de 1500 morts dans les centres de soins. Mais au total, nous avons déjà enterré plus de 8500 morts et 5587 blessés comptés depuis le jeudi 27 février au matin. Et nous avons aussi déploré le fait qu'on récupère nos jeunes (au moins quatre camions) pour les forcer à aller combattre dans les lignes de nos ennemis."
Le ministre Kamba a précisé néanmoins que tous ces chiffres donnés proviennent de toutes les zones de santé de la province du Nord-Kivu et sont sous-estimés par rapport à la réalité sur le terrain. Car, par exemple, dans l'hôpital militaire et dans la zone de santé de Nyiragongo, il n'y a pas moyen d'accéder. Le carnage continue et évolue au jour le jour.
Pour le Sud-Kivu, le ministre de la Santé a "déploré, depuis le 14 février 2025, 179 blessés et 52 décès à Uvira. Donc toute la zone est dans une situation humanitaire catastrophique. On a aussi déploré plus de 200 cas de choléra et le cas de mpox, puisqu'on a détruit le centre de santé et libéré des malades avec risque de contamination dans la société."
Il a indiqué qu'en réponse à cette situation, le gouvernement a initié une campagne de collecte de sang depuis déjà un mois, et actuellement on a 5000 poches dont 1200 déjà parties par l'intermédiaire de l'OMS.
Bienvenu Ipan