Dans sa note de conjoncture économique rendue publique jeudi 26 décembre, la Banque centrale du Congo (BCC) note qu’à la troisième semaine de décembre 2024, le gouvernement a encore dépensé plus d’argent que les recettes réalisées.
En effet, les principales régies financières ont, jusqu’au 18 décembre, collecté 1.174,3 milliards de francs congolais, sur un montant prévisionnel mensuel de 1.476,4 milliards de CDF, soit 79,5 % des prévisions mensuelles. Toutefois, la BCC renseigne qu’à la même date, les dépenses du gouvernement pour le mois de décembre se sont établies à 1.879,6 milliards, soit un dépassement des dépenses de 705,3 milliards de CDF sur les recettes mobilisées.
Selon la BCC, ces dépenses publiques représentent 83,9 % de leurs prévisions fixées pour le mois, car elles étaient projetées à 2.239,7 milliards de CDF. Il est important de noter que 87,1 % de ces dépenses sont courantes, c’est-à-dire effectuées pour payer les frais de fonctionnement des institutions et ministères (554,1 milliards de CDF), les subventions (374,0 milliards), les salaires des agents et fonctionnaires de l’État (348,6 milliards) ainsi que les intérêts sur la dette (62,1 milliards).
Les dépenses en capital, c’est-à-dire celles relatives aux investissements pour le développement du pays, n’ont représenté qu’environ 17 % des dépenses publiques à la troisième semaine du mois de décembre, s’établissant à 336,3 milliards de CDF. Quoi qu’il en soit, la BCC précise que ces dépenses en capital ont dépassé les prévisions mensuelles de 22,6 %, étant donné qu’elles étaient fixées à 274,2 milliards.
Aussi, la BCC renseigne qu’en cumul annuel, « au 18 décembre 2024, l’exécution des opérations financières de l’État s’est soldée par un déficit de 1.557,8 milliards de CDF, résultant d’un niveau des recettes de 25.669,7 milliards et celui des dépenses de 27.227,5 milliards de CDF ».
Ceci traduit l’indiscipline budgétaire qui caractérise l’exécution des dépenses publiques en RDC, tant décriée par les organisations de la société civile. Pour remédier à cette situation, le gouvernement congolais s’est engagé dans plusieurs réformes, notamment la création d'un compte unique du trésor et la rationalisation de la masse salariale, afin de garantir une utilisation optimale des ressources financières.
Bruno Nsaka