Le gouvernement congolais a revu à la baisse les prévisions de recettes des principales régies financières dans le cadre de la loi de finances rectificative 2025, adoptée vendredi dernier par l'Assemblée nationale. Cette révision tient compte des impacts économiques de la persistance de l'insécurité à l'est du pays, particulièrement dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Selon le document présenté par la commission économique et financière (ECOFIN), les recettes fiscales, douanières et non fiscales affichent des reculs notables. La Direction générale des impôts (DGI) voit ses assignations passer de 16 279 milliards de FC à 16 138 milliards de FC, soit une baisse de 0,9 %, équivalant à environ 140 milliards de FC. La commission souligne cependant que la perte réelle aurait pu être plus importante sans les efforts accrus de la DGI dans la mobilisation des recettes.
La Direction générale des douanes et accises (DGDA), pour sa part, subit une réduction plus marquée : ses prévisions passent de 7 769 milliards de FC à 6 693 milliards de FC, soit un recul de 13,8 %. Cette baisse reflète la contraction des activités commerciales dans les zones affectées par les conflits.
La Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participations (DGRAD) enregistre quant à elle une chute drastique de 24,96 %, avec des prévisions revues de 3 344 milliards de FC à 2 509 milliards de FC, soit une perte de près de 835 milliards de FC. Cette baisse concerne plusieurs catégories de recettes non fiscales : les recettes administratives chutent de 11,5 %, les judiciaires de 27,86 %, les domaniales de 15,24 % et celles issues des participations plongent de 66,61 %.
Ces révisions témoignent de la pression budgétaire croissante sur l'État face aux défis sécuritaires et économiques. Le gouvernement reste toutefois mobilisé pour limiter les effets de cette conjoncture sur l'économie nationale.
Le 10 avril 2025, le ministre des Finances, Doudou Fwamba, avait indiqué que l'économie congolaise témoignait d'une certaine résilience en dépit de la crise de guerre au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, qui fait perdre à l'État congolais 4,5 % de recettes budgétaires. Dans ce collectif budgétaire, l'État congolais perd des recettes estimées à 926 milliards de FC suite à la détérioration sécuritaire.
Jean-Baptiste Leni