Lors d’un point de presse tenu vendredi dernier, la ministre de l’Environnement et du Développement durable, Eve Bazaiba, s’est exprimée sur la nécessité d’établir un cadre légal clair pour réguler le marché du crédit carbone en République Démocratique du Congo.
Elle a souligné l’importance d’un tel cadre pour permettre à la RDC de tirer pleinement profit de ce marché en instaurant, entre autres, une taxe carbone.
Eve Bazaiba a rappelé que deux principaux projets de crédit carbone ont été mis en œuvre en RDC : le projet forestier Redd+ dans la province de Mai-Ndombe et le projet d’évitement d’émissions lié à l’énergie. Cependant, elle a regretté que le premier projet ait été mis en place sans cadre légal préalable, ce qui a désavantagé la RDC lors du partage des bénéfices.
« Nous avons vendu trois fois le carbone de ce projet, mais les bénéfices pour la RDC ont été minimes en raison de l'absence d'un cadre clair », a-t-elle déclaré.
La ministre a ensuite expliqué la différence entre une taxe carbone et un crédit carbone, soulignant l’absence de la première en RDC. Elle a également regretté que le projet de loi modifiant la loi sur la protection de l'environnement n'ait pas suffisamment intégré les enjeux liés au climat, comme le marché du carbone et la taxe carbone.
Eve Bazaiba a ensuite présenté les deux principales méthodes utilisées pour évaluer le potentiel de séquestration de carbone d'une forêt : l'inventaire sur le terrain et la télédétection par satellite ou drone.
« Nous utilisons des technologies de pointe pour mesurer la quantité de carbone stockée dans nos forêts », a-t-elle souligné.
La ministre a conclu en annonçant qu'elle organiserait une émission pour expliquer plus en détail le fonctionnement du marché du crédit carbone et les enjeux pour la RDC.
Jean-Baptiste Leni