Le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL) a exprimé, ce samedi 23 novembre 2024, dans un communiqué, son soutien à la motion de défiance initiée contre Alexis Gisaro, ministre congolais des Infrastructures et Travaux publics (ITP), par l’Assemblée nationale.
Pour le CREFDL, cette initiative parlementaire vient renforcer le contrôle citoyen qu’il exerce sur la gestion des fonds destinés aux projets d’infrastructures à travers le pays.
Dans ce communiqué, le CREFDL déplore cependant la « situation dramatique des infrastructures » en RDC, malgré les financements par le gouvernement d’environ un milliard de dollars américains au cours des trois dernières années.
Dans un rapport publié le 8 novembre dernier portant sur les projets « Tshilejelu » et « Kinshasa zéro trou », le CREFDL avait révélé notamment le financement de routes inexistantes à Kinshasa. Par ailleurs, cette structure indiquait que des marchés publics de l’ordre de 171 millions de dollars américains ont été conclus pour moderniser la voirie urbaine de la ville de Kinshasa entre 2021 et 2023 dans le cadre desdits projets.
Selon le même rapport, le CREFDL indique l’existence d’un arrêté référencé n° CAB/MINETAT/ITP/AGM/016/2023 du 28 juin 2023, qui octroie, sans aucune raison valable, une rétrocession de 2 % sur tous les marchés d'infrastructures réalisés par ce ministère, pour assurer le fonctionnement du cabinet, alors que dans sa loi de finances annuelle, le gouvernement a prévu une allocation destinée au fonctionnement des cabinets ministériels.
Face à ces révélations accablantes concernant les fonds alloués aux projets de routes par l'État congolais, le CREFDL a recommandé au parlement de diligenter une enquête approfondie, en tant qu'autorité budgétaire, et d’interpeller le ministre des Infrastructures et Travaux publics, afin qu’il s’explique sur la gestion de ces 70,5 millions de dollars, qui n'ont pas été retracés clairement.
Eu égard à la démarche de motion de défiance initiée contre le ministre des ITP, le CREFDL estime qu'elle vient renforcer son dernier rapport et déclare suivre de près le dossier pour son aboutissement.
« Le CREFDL n’hésitera pas à dénoncer tout acte de corruption ou d’entrave porté contre cette motion de défiance en cours », peut-on lire dans ce communiqué.
L’Assemblée nationale va quant à elle se réunir ce lundi 25 novembre pour statuer sur cette question. »
Jean-Baptiste Leni