Le ministre congolais des Mines, Kizito Pakabomba Kapinga, a partagé sa vision pour un secteur minier plus responsable et respectueux de l’environnement lors de la conférence annuelle de Glencore, qui s'est tenue ce mardi au Cercle de Kinshasa. Sous le thème "Bâtir fièrement un héritage minier responsable en RDC", M. Pakabomba a abordé les défis et opportunités qui se présentent au secteur minier congolais.
« Les minerais de la RDC représentent une richesse sous nos pieds, mais également un désastre sous nos yeux », a déclaré le ministre, soulignant les nombreux problèmes qui gangrènent le secteur, notamment les conflits dans l’Est, alimentés par des ambitions économiques étrangères. Il a rappelé que le gouvernement souhaite faire du secteur minier un moteur de développement durable pour la RDC, en exploitant les minerais stratégiques recherchés dans le cadre de la transition énergétique mondiale.
Respect du code minier et développement artisanal
M. Pakabomba a mis l’accent sur le respect du code et des règlements miniers, notant que certaines entreprises industrielles ne se conforment pas aux obligations en matière de redevances, de normes sociétales et environnementales. Le ministère s’engage à veiller à ce que toutes les parties respectent les règles établies pour que l’État congolais puisse tirer des bénéfices conformes à ses droits.
Sur le plan artisanal, il a évoqué la mise en place de dispositifs pour formaliser et sécuriser ce secteur. « Nous devons transformer l’artisanat minier afin qu’il contribue réellement au développement du pays », a-t-il affirmé, ajoutant que la création de classes moyennes et de millionnaires congolais grâce à l’exploitation minière est un des objectifs du gouvernement.
Transformation locale et diversification économique
Le ministre a insisté sur la nécessité de la transformation locale des minerais pour créer des emplois et augmenter les recettes de l’État. La diversification de l’économie est également au cœur de la stratégie, en développant d’autres secteurs comme l’agriculture, l’agrobusiness et le tourisme. « Nous devons aller au-delà du cuivre et du cobalt pour explorer d’autres minerais comme le lithium et le germanium, et ainsi élargir notre base économique », a-t-il ajouté.
Conditions de travail et droits humains
M. Pakabomba a également pointé du doigt les mauvaises conditions de travail dans les mines artisanales, déplorant les situations précaires des travailleurs. Il a assuré que des initiatives sont en cours, avec l’aide d’organismes internationaux tels que la coopération allemande et USAID, pour améliorer la sécurité et les droits humains dans ce secteur. Des efforts sont également déployés pour lutter contre la contrebande et renforcer la traçabilité des minerais.
Les défis à relever
À la suite de ses visites à travers le pays, le ministre a observé des exemples d’entreprises minières qui intègrent des technologies de pointe et respectent les standards internationaux. Toutefois, il a aussi été témoin de pratiques artisanales informelles et souvent dangereuses. Le ministère travaille donc à mettre en place des structures de contrôle et de traçabilité pour encadrer l’exploitation minière.
M. Pakabomba a conclu en rappelant l’importance d’un secteur minier responsable, capable de contribuer significativement à l’économie congolaise tout en préservant les droits humains et en respectant les normes environnementales. « Il est temps pour la RDC de prendre pleinement possession de son potentiel minier, non seulement pour aujourd’hui, mais aussi pour les générations futures », a-t-il affirmé.
