Lors de l'ouverture de la session extraordinaire de l'Assemblée Générale du Conseil Supérieur de la Cour des comptes, Jimmy Munganga Ngwaka, Premier président de l'institution, a exposé les défis majeurs auxquels fait face la Cour dans l'exercice de ses missions. Cette session, qui se tient en présence du Président de la République et de diverses personnalités politiques et judiciaires, aborde des questions essentielles pour la bonne gouvernance de l'institution.
Renforcement des effectifs de magistrats
Le Premier président a d'abord pointé du doigt le manque criant de magistrats au sein de la Cour des comptes, avec seulement 52 magistrats en service, un nombre jugé insuffisant pour couvrir l'étendue du territoire national. M. Munganga a plaidé pour un recrutement urgent de nouveaux magistrats, une condition indispensable pour assurer un contrôle efficace des finances publiques. Il a sollicité l'engagement des autorités budgétaires, notamment les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, afin de garantir l'allocation de crédits nécessaires pour organiser ce recrutement dès 2025.
Mise à la retraite et promotion des magistrats
Autre point soulevé : la mise à la retraite des magistrats ayant atteint l'âge limite de 70 ans. Jimmy Munganga a insisté sur la nécessité de gérer avec soin la transition, en célébrant les services rendus par les magistrats retraités, tout en assurant la promotion de ceux qui pourront les remplacer. Cette question sera l'un des points centraux des discussions de la session extraordinaire.
Lutte contre la corruption et les antivaleurs
Aligné sur la vision du président Félix Tshisekedi, le Premier président de la Cour des comptes a également réaffirmé son engagement dans la lutte contre la corruption et les "antivaleurs" qui gangrènent le secteur judiciaire. "Nous devons combattre sans relâche la corruption au sein des institutions", a déclaré Munganga, exhortant les justiciables à fournir des preuves lorsqu'ils sont victimes de concussion ou de corruption. Il a insisté sur la rigueur des magistrats pour faire respecter la probité au sein de la justice congolaise.
Décentralisation de la Cour des comptes
Enfin, Munganga Ngwaka a rappelé l'un des grands objectifs inscrits dans le plan stratégique quinquennal de la Cour : la déconcentration des chambres de la Cour à travers tout le pays. Cette mesure vise à renforcer l’encadrement des finances publiques à tous les niveaux de l'État, afin d'améliorer l'efficacité des contrôles financiers et de rapprocher la justice des citoyens.
Cette session extraordinaire, consacrée à l’examen de ces enjeux, marque un moment crucial pour l'avenir de la Cour des comptes, avec des réformes en vue pour une institution plus efficace et plus intègre.