Anthony Kinzo : " l'écosystème entrepreneurial en RDC favorise l'émergence de champions nationaux à même de conquérir de marchés nationaux et internationaux" (interview)

Le DG de l'agence nationale pour la promotion des investissements
Le DG de l'agence nationale pour la promotion des investissements
PAR Deskeco - 20 déc 2023 20:42, Dans Actualités

Depuis plusieurs années, la RDC subit de profonds changements structurels destinés à faire de son économie l’une des premières d’Afrique. Cette stratégie, portée par le président Félix Tshisekedi qui se représente pour un nouveau mandat s’appuie sur plusieurs programmes destinés à améliorer les investissements dans le pays. Directeur de l'Agence nationale pour la promotion des investissements de la RDC (Anapi), Anthony Nkinzo Kamole, est au cœur de cette stratégie. En marge de l’Ifrane Forum, le responsable a accepté de répondre à nos questions sur les dynamiques économiques en cours en RDC.

Bonjour, M. Nkinzo. Vous êtes le directeur général de l'ANAPI, l'Agence nationale de promotion des investissements. Que faites-vous à la tête de cette agence et quelles sont ses missions ? 

Je suis à l'ANAPI depuis 2017, déjà. Et mon rôle est d’assumer les missions qui sont assignées à cette agence, qui est en fait un établissement public sous la tutelle du ministère du Plan. Il s’agit de faire la promotion de l'image de notre pays, des opportunités qui existent dans notre pays, la promotion de ses potentialités et de dire comment la RDC travaille à la stimulation des investissements locaux, mais aussi à l'attrait des investissements directs étrangers (IDE). Et dans mon rôle, je suis appelé à interagir avec un écosystème large, varié et diversifié, comprenant entre autres des toutes petites, des petites et moyennes entreprises, des structures qui veulent s'installer, des grandes entreprises. Je collabore également avec les différentes personnes qu'on considère comme étant des politiques, avec les représentations diplomatiques, avec les chambres de commerce, avec les patronats. 

Malgré les défis, la RDC fait partie quand même des pays affichant l'une des plus fortes croissances en Afrique. La Banque mondiale parle de 8,9% de croissance en 2022. Comment expliquez-vous cette performance ?

Lorsque le président de la République, Félix Tshisekedi, arrive au pouvoir en fin 2018, le taux de croissance de notre pays tournait autour de 4% à 5%. Et fin 2022, vous venez de le dire, la Banque mondiale dit que nous sommes à 8,9%. En 5 ans, on a doublé le taux de croissance. Ça veut simplement dire, qu'il y a eu une création de richesse, de l'emploi, il y a des investissements qui ont été faits. 

« Fin 2018, le taux de croissance de notre pays tournait autour de 4% à 5%. Et fin 2022, la Banque mondiale dit que nous sommes à 8,9%. En 5 ans, on a doublé le taux de croissance. » 

Lorsque le président de la République prend le pouvoir, le budget est pratiquement à 6 milliards, et aujourd’hui pour le budget de 2024, nous sommes à 16,6 milliards $. C’est donc une volonté politique qui a été affichée au plus haut sommet de l’Etat pour dire que nous devons nous donner les moyens de nos ambitions. Selon la CNUCED [Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, Ndlr] nous faisons partie du top 10 des pays les plus attractifs pour les IDE (en Afrique, Ndlr). Vous me direz qu'il s'agit simplement des investissements miniers et télécoms, mais ça veut dire qu'il y a quand même une attraction.

Lorsqu'il y a une attraction d'un secteur, il y a un écosystème qui se crée dans ce secteur. La sous-traitance se développe, la confiance dans ce pays se développe. 

« Lorsqu'il y a une attraction d'un secteur, il y a un écosystème qui se crée dans ce secteur. La sous-traitance se développe, la confiance dans ce pays se développe. » 

Nous avons aujourd'hui DP World qui a signé un contrat avec l'État congolais sur la construction du port en eau profonde. Nous avons les Turcs qui ont accepté de signer un contrat avec la RDC pour construire un centre financier. Nous avons Visa, qui est un groupe américain des États-Unis, qui a acceptéd'installer sa structure au niveau de la RDC.

Alors, cette question de résilience économique est due à une vision, à une gestion qui se fait au niveau des investissements, de l'environnement des affaires qui a subi des réformes. Par deux ou trois fois, nous avons eu une feuille de route qui a été validée. Je parle de la feuille de route de la question du climat des affaires, validée au niveau du Conseil des ministres. C'est une première dans l’histoire de notre pays. On n'a jamais eu des feuilles de route validées au niveau le plus haut du gouvernement, au Conseil des ministres. Ça veut dire qu'il y a une sorte d'engagement de l'État. La conséquence de l'amélioration du climat des affaires, c'est une multiplication des investissements. C'est un assainissement clair, ça montre une prévisibilité, une transparence, des règles claires qui permettent à ce qu'un opérateur économique puisse se dire, « je peux venir ». Lorsque vous regardez l'environnement des affaires, les évaluations des agences de notation, Standard & Poor's, Moody's et Bloomfield ont révèlent une amélioration de notre économie. C'est simplement pour vous dire aujourd'hui combien il y a un regain de confiance de la part de la communauté internationale. 

Nous avons même conclu un contrat programme avec le Fonds monétaire international qui d'ailleurs, à la fin de l'année 2023, est en train de se conclure avec une note satisfaisante. Avec la Banque mondiale, nous avons vu une augmentation de l'enveloppe allouée sur différents projets. Et ces différents projets, c'est dans les infrastructures, la santé, les industries, le tourisme… Lorsque vous regardez la RDC, c'est un vaste projet aujourd'hui sur le développement local de 145 territoires, qui veut connecter différentes parties de la RDC, différentes régions, différentes provinces, afin qu'il puisse y avoir une meilleure circulation des produits, des dessertes agricoles, afin qu'il puisse y avoir une meilleure circulation de personnes et afin qu'on puisse se dire qu’on peut finalement commercer du nord au sud, de l'est à l'ouest, sans qu'on ait forcément besoin de pouvoir prendre des jours et des heures. 

La RDC est très connue pour ses ressources naturelles et malheureusement, il y a quelques années encore, le pays souffrait d'une image négative dans la plupart des médias internationaux. Des réformes ont été mises en place pour changer cette situation, notamment pour attirer plus d'investissements. Est-ce que vous diriez qu'aujourd'hui, comparativement à, 10 ans, 5 ans en arrière, il est plus facile pour un investisseur de faire des affaires en RDC ?

Les défis existent, comme dans tous les autres pays, pour pouvoir faire les affaires. Et malheureusement les clichés dépendent de qui regarde et pourquoi il est en train de présenter cela. Les défis existent. Mais je vous ai cité des exemples de certaines structures qui font confiance et qui ont fait confiance à la RDC. Par exemple, il y a une entreprise marocaine qui a décidé de s'installer et nous sommes en train de l'accompagner. Nous sommes venus ici au Maroc dans le cadre d'une mission économique et là nous avons un cabinet qui est franco-marocain qui décide de s'installer en RDC. Ensuite, nous avons une structure qui est aujourd'hui un des prestataires des services du groupe OCP, qui s'installe en RDC. Cela veut dire qu'aujourd'hui il y a une confiance.

Nous avons la libéralisation du secteur des assurances dans notre pays et cela fait en sorte que les entreprises étrangères viennent opérer dans ce cadre-là, dans le secteur des assurances. Ensuite, nous avons dans le secteur de la santé des opérateurs économiques qui sont aussi étrangers mais qui aujourd'hui sont en train de se mutualiser avec les opérateurs économiques congolais. Je ne dirai pas donc que c’est plus facile, mais il y a la confiance de se dire que c'est possible d'investir en RDC.

Nous avons un guichet unique de création d'entreprise avec les défis que cette structure a, mais ça n'existait pas, il y a un peu plus de dix ans. L'existence même d'un seul point unique pour la création d'entreprise, dans lequel on obtient le RCCM, l'identification nationale, le numéro impôt, l'affiliation à la CNSS, l'affiliation à la CEN au niveau de l'INPP, en un seul endroit, montre combien il y a une volonté de réduire les délais, et de faire en sorte que l'opérateur économique n'ait qu’un seul interlocuteur. Mais des exemples comme ça, il y en a beaucoup.

« Est-ce qu'aujourd'hui, nous pouvons exercer en respectant les règles comme dans les autres pays ? Ça, je peux dire oui. Parce que les règles OHADA s'appliquent au niveau de la RDC. »

Nous avons aujourd'hui le guichet unique de délivrance des permis de construire. Nous sommes en train d'aller vers une suppression des différentes taxes parafiscales. Nous sommes en train d'aller vers une digitalisation dans les différents secteurs, qui va simplifier les choses. Il y a une volonté affichée de l'État, RDC, de faire en sorte que nous puissions avoir un réel assainissement. Donc, est-ce que c'est facile ? Je pense que ce n'est pas la meilleure façon de voir la question. Mais est-ce qu'aujourd'hui, nous pouvons exercer en respectant les règles comme dans les autres pays ? Ça, je peux dire oui. Parce que les règles OHADA s'appliquent au niveau de la RDC.

Un pays qui se veut puissant économiquement doit pouvoir créer un écosystème favorable à son secteur privé. Aujourd'hui, l'écosystème entrepreneurial en RDC favorise-t-il, concrètement, l'émergence de champions nationaux qui seront à même de conquérir des marchés nationaux, mais également internationaux ? 

Je dirais à 250 000 %, oui. Nous avons le programme national de développement de l'entrepreneuriat congolais, qui est un vaste programme dont beaucoup de choses ont découlé. Premièrement, l'existence aujourd'hui de l'Agence nationale de développement de l'entrepreneuriat congolais (ANADEC), qui est en fait une structure qui accompagne les toutes petites, les petites et les moyennes entreprises dans différents domaines, comme le soft ou la mise en relation. Toujours dans cet écosystème, nous avons le fonds de garantie de l'entrepreneuriat congolais. Un des gros problèmes des petites et moyennes entreprises était l'accès au financement. Elles n'avaient pas l'expérience, ces entreprises-là, de pouvoir se dire, « je peux aller dans une banque, elle me fait confiance ». Et le fonds de garantie fait en sorte que l'État congolais se porte garant auprès d'une banque commerciale, pour que cette PME qui vient de commencer, mais qui a de l'idée, de l'imagination, de la fougue, puisse émerger. Et quand la PME se développe, c'est toute une économie informelle qui se formalise et qui fait la force d'un pays.

Il y a aujourd'hui ce que nous pouvons appeler l'Autorité de la régulation de la sous-traitance congolaise qui fait en sorte que dans les questions de sous-traitance dans les différents domaines, l'exigence est faite d'avoir dans le capital, une majorité congolaise. Ce qui fait qu'aujourd'hui, nous ne pouvons pas dire qu'il n'y a pas une volonté de l'État congolais pour faire émerger des champions nationaux. C'est la volonté du chef de l'État, qui est aujourd'hui une instruction donnée au gouvernement.

Et aujourd'hui, nous avons aussi le fonds de promotion de l'entrepreneuriat et de l'éducation des jeunes qui existe, qui fait en sorte que nous pouvons booster des jeunes qui n'ont que des idées. Comment ils sont encadrés ? Il y a l'octroi des fonds par le fonds de l'entrepreneuriat, il y a l'octroi des fonds par le fonds de garantie, il y a l'accompagnement par l'ANADEC. Nous avons aujourd'hui l'Agence nationale pour la promotion des investissements, que je dirige, qui donne des conditions favorables pour des petites et moyennes entreprises. D'ailleurs, lorsqu’une PME vient pour être agréée, elle a des avantages qu'une autre entreprise n'a pas. Pourquoi ? On veut que cette PME puisse évoluer et on veut que cette PME puisse connaître un essor, et finalement, ça peut constituer ce qu'on appelle l'émergence d'une classe moyenne et d'une économie plus solide. Ce qui fait que parfois, certains pays ont connu une résilience lorsqu'il y avait des grands cataclysmes qui survenaient.

« On veut que cette PME puisse évoluer et on veut que cette PME puisse connaître un essor, et finalement, ça peut constituer ce qu'on appelle l'émergence d'une classe moyenne et d'une économie plus solide. » 

Mais il n'y a pas que ces différentes structures, il y a plusieurs autres structures qui gravitent autour de ça. Des incubateurs se sont mis en place, y compris des incubateurs financiers. Il y a aujourd'hui les corporations professionnelles qui mettent de l'accent sur l'entrepreneuriat des jeunes, mais aussi des femmes, pour créer une certaine inclusion et faire en sorte que cela puisse avancer. 

Maintenant, la question, ce sont les secteurs. Dans quels secteurs ils se mettent en place ? Nous voyons plein de jeunes dans la tech, la fintech, mais aujourd'hui, les jeunes se mettent beaucoup plus dans l'agriculture. Les jeunes se mettent dans les BTP, dans les « real estate », dans la santé. Donc, aujourd'hui, au niveau de la RDC, la volonté existe, le cadre légal existe, et il y a la loi sur l'entrepreneuriat. Aujourd'hui, par ce programme national de développement de l'entrepreneuriat, et cette loi sur l'entrepreneuriat et les start-up, une PME qui vient de commencer bénéficie d'une amnistie fiscale pendant une année pour lui permettre d'avancer, pour lui permettre de se faire des dents et des gants (sic) afin d'affronter l'avenir après cette année d'installation. 

En parlant des secteurs, l'économie de la République démocratique du Congo repose essentiellement sur les secteurs des industries extractives. Depuis quelques années maintenant, on parle de diversification pour tout au moins se prémunir des grands chocs sur les marchés mondiaux qui affectent encore beaucoup de nos économies. Quel a été jusque-là le chemin parcouru en matière de diversification économique en RDC et selon vous, quelles sont les perspectives sur ce chemin-là ?

C'est une réflexion qui existe aussi en RDC et d'ailleurs qui est en train de se mettre en place. Si vous suivez souvent les discours de notre président de la République, le président Félix-Antoine Tshisekedi, il insiste sur un slogan c’est la « revanche du sol sur le sous-sol ». Aujourd'hui, avec la dépendance aux ressources naturelles, la dépendance aux ressources minérales, les mines, nous devons réfléchir autrement parce qu'à un certain moment, ça s'épuise. Le véritable besoin du Congolais, c'est quoi finalement ? c’est d’être en bonne santé, d’être en force, et donc c’est l’agriculture. Nous avons décidé d’avoir la revanche du sol sur le sous-sol. Et c’est dans ce cadre-là, que lorsque nous regardons le potentiel que nous avons, à savoir 80 millions d’hectares de terres arables, irrigables, ainsi que la capacité de pouvoir planter du 1er janvier au 31 décembre grâce à des saisons pluvieuses et sèches qui font en sorte que différentes cultures saisonnières puissent se mettre en place, la simple donne de l’agriculture en RDC permet de nourrir toute l’Afrique, et d’avoir du reste. 

Aujourd’hui lorsque nous regardons le potentiel du pays, nous devons le mettre en valeur. C’est en cela qu’il y a un véritable programme national sur l’agriculture. Nous avons un agenda de transformation agricole qui fait en sorte que nous puissions mettre en place des semences, des formations dans le secteur et aussi d’aller vers certaines spéculations agricoles. Et ça c’est une vision que le chef de l’Etat a pour les 3 ou 5 ans qui sont en train d’arriver, et ça va se pérenniser. La responsabilité est mise sur les différentes provinces, pour faire en sorte que chacune d’elle se spécialise dans un sous-secteur agricole, afin de développer une chaîne des valeurs. Si nous exploitons la création des chaînes de valeur, nous connaîtrons un véritable boom agricole. Et c’est à ce titre là que beaucoup de pays veulent intégrer la RDC dans leurs communautés régionales. 

« Si nous exploitons la création des chaînes de valeur, nous connaîtrons un véritable boom agricole. Et c’est à ce titre là que beaucoup de pays veulent intégrer la RDC dans leurs communautés régionales. » 

L’appétit que certaines communautés régionales africaines ont pour la RDC se base notamment sur le poids que représente le pays avec ses 120 millions d’habitants, ses 2 345 000 km². Ils se disent « si on ne vient pas maintenant, c’est eux qui vont venir chez nous ». Et je voudrais dire à ces autres pays, à ces autres nations, que nous sommes déjà en train de venir car la prise de conscience du secteur agricole congolais est déjà là. C’est cela la diversification. 

Mais il y a aussi l’industrie « industrialisante » à travers la mise en place des zones économiques spéciales (ZES). Aujourd’hui nous cherchons à avoir le label « made in DRC ». Et à cet effet, nous avons déjà des carreaux qui sont produits, nous aurons bientôt Pepsi qui va s’installer, nous avons des ZES qui seront bientôt implantées dans la province orientale. Nous avons aussi le secteur de la santé que nous essayons de relever ainsi que le secteur du tourisme qui est un secteur extrêmement important. Toutes ces initiatives sont déjà en marche, car le cadre législatif a déjà été mis en place. Maintenant il faut les stimuler et c’est la raison pour laquelle nous encourageons les Congolais, mais également les investisseurs étrangers, à prendre part aux projets. Actuellement les investissements directs étrangers viennent se mettre en place en joint-ventures dans un partenariat gagnant-gagnant avec les Congolais pour développer ces différents secteurs. D’ailleurs les grandes marques sont déjà là, à savoir Hilton, Novotel ou encore la chaîne Serena. Tout cela pour vous dire que nous n’allons plus simplement dans le secteur des ressources naturelles, mais nous essayons de diversifier.

Quelle est la place du secteur numérique dans ce projet de diversification ?

On ne peut aujourd'hui parler de développement d’une économie sans le numérique. Au niveau de l’ANAPI, nous avons agréé un projet de data center. La plupart des pays du tiers-monde, notamment en Afrique, ont malheureusement externalisé la question des data centers. En RDC, nous avons décidé d’en implanter un sur notre territoire grâce à un partenariat avec Raxio. Cela montre combien la question du numérique a pris de la place et continue d’en prendre, non seulement au niveau privé mais également au niveau public. La question du numérique est importante lorsque nous voulons une digitalisation de toute l’administration publique, de tous les différents services et la mise en place d’une e-gouvernance, d’une e-administration. A titre d’exemple, la direction générale des impôts expérimente des projets comme des déclarations de paiements électroniques. Des initiatives comme celle-là existent dans plusieurs domaines. Nous ne pouvons plus nous passer de la question du numérique. Nous avons un code du numérique qui a été mis en place. Nous avons pour la première fois un ministère du Numérique et nous avons une agence de développement du numérique. Et l’existence d’une agence de lutte contre la cybercriminalité montre à quel point l’Etat prend cette question au sérieux. 

Comment la RDC s’inscrit dans la tendance de l’intégration commerciale africaine à travers la ZLECAf ? 

 On ne peut plus échapper à la ZLECAf car il y a une volonté d’un panafricanisme réel. Les visions ont été harmonisées au niveau continental, et aujourd'hui le projet est en train d’avoir une sorte d’ancrage dans l’esprit de certains politiques. La RDC ne peut pas entrer dans la ZLECAf sans que nous ne puissions avoir des produits fabriqués chez nous, respectant les normes et les standards convenus. 

Nous sommes déjà en train de nous y préparer. Nous avons déjà adhéré à l’accord ZLECAf et dernièrement nous avons eu un meeting sur les sensibilisations à faire sur les questions de la ZLECAf. Les lois vont s’harmoniser dans tous les domaines économique, financier et politique. Avec ses 120 millions d’habitants, la RDC est déjà un gros marché à lui tout seul. Donc les règles doivent faire en sorte que nous nous adaptions en fonction de l’environnement et de l’avantage concurrentiel que nous présentons. Et ça c'est important.

Quoi qu’il en soit, la RDC se prépare déjà pour la ZLECAf et nous voulons qu’il y ait une véritable intégration, une harmonisation non seulement des lois mais aussi des cultures et des valeurs. La ZLECAf ne vient pas simplement avec des lois, mais elle bouscule des cultures et des habitudes à travers l’importation et l’exportation de produits qui reflètent les différentes cultures des pays participants. Et pour jouer pleinement son rôle, la RDC aura besoin d’un secteur industriel fort et compétitif.  

Propos recueillis par Moutiou Adjibi Nourou

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