Considérant le caractère urgent de certains dossiers, le Président de la République, Félix Tshisekedi, a spécialement donné la parole, lors du Conseil des Ministres du 13 octobre, au Ministre des Hydrocarbures, Didier Budimbu, qui a informé le Gouvernement des discussions en cours avec les pétroliers pour garantir l’approvisionnement du pays en produits pétroliers, leur permettre de renouveler leurs stocks et contenir les prix sur le marché.
Le ministre des Hydrocarbures a obtenu l’assurance du Gouvernement d’accompagner les discussions en cours avec le secteur bancaire au sujet des pertes et manques à gagner.
Rappelons que le Groupement professionnel des distributeurs des produits pétroliers (GPDPP) avait tiré la sonnette d’alarme sur la situation dramatique que traversent les sociétés pétrolières en République démocratique du Congo. Dans une lettre datée du 11 octobre, le GPDPP faisait part aux autorités du pays de la situation catastrophique que traversent les sociétés pétrolières au risque de causer, dans les tout-prochains jours, des perturbations sérieuses dans l’approvisionnement en produits pétroliers.
Cette organisation expliquait que la faiblesse des stocks actuellement disponibles dans la partie Ouest du pays se caractérise par « une persistance au niveau des différentes sociétés commerciales des stocks négatifs aux conséquences néfastes ».
Pour éviter au système une asphyxie totale qui causerait, au fur et à mesure, l’apparition des files de véhicules dans les stations-service, ces distributeurs préviennent : « nous serons contraints d’appliquer, à compter du mercredi 18 octobre 2023, un contingentement, avec une adaptation des heures d’ouverture des stations-service, de 7h00 à 17h00, et cela pour prolonger, tant soit peu, la couverture pour les faibles stocks disponibles ».
Ces distributeurs ont dénoncé par ailleurs le fait que « la bouffée d’oxygène attendue avec le payement par l’Etat de la créance des pétroliers au travers des banquiers n’est toujours pas arrivée. Les sociétés commerciales incapables de payer leurs fournisseurs subissent des menaces et font face aux réclamations d’intérêts débiteurs du fait des dettes arrivées depuis longtemps à échéance. Les lignes de crédit auprès des banques son au maximum ».
Et par conséquent, les sociétés de logistique qui ne sont pas payées par les sociétés commerciales n’arrivent plus à assurer la maintenance de leurs machines et encore moins celle de leur charroi automobile, ce qui les empêche d’accomplir avec professionnalisme et efficacité leur mission de distribution de produits. Comme si cela ne suffisait pas, ces distributeurs alertent encore que « la remontée des barges de carburants tend vers l’arrêt. Du fait de l’amenuisement des stocks, le droit de propriété n’est plus respecté avec la consommation des produits appartenant au fournisseur qui s’est installé au risque de sacrifier la pratique de consignation qui repose exclusivement sur la confiance que ces fournisseurs accordent au système ».
Et donc, afin d’éviter d’en arriver à l’arrêt total de toute l’activité dans le secteur, le GPDPP demandait dans sa lettre « avec instance qu’un paiement, même partiel, de cette importante dette intervienne immédiatement pour revivifier la trésorerie des sociétés pétrolières ».
DESKECO