RDC : "si demain nous n'avons plus de pays, vous serez ministre, député, sénateur ou Président de quel pays ?", interpellation de Bahati Lukwebo à la classe politique

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Bahati Lukwebo, président du Sénat. Ph. Droits tiers.
PAR Deskeco - 18 avr 2023 08:18, Dans Actualités

Les Sénateurs ont adopté en seconde lecture le projet de loi portant prorogation de l’état de siège sur une partie du territoire national. Sur les 109 membres qui composent la Chambre haute du Parlement, 95 sénateurs ont pris part au vote, 85 ont voté pour la prorogation, 7 ont voté par non,  et 3 sénateurs se sont abstenus.

Au cours de cette même plénière, le président du Sénat Modeste Bahati Lukwebo a appelé la classe politique congolaise à la prise de conscience pour privilégier d’abord l'intérêt de la patrie face à l'agression  Rwandaise dont la République Démocratique du Congo est victime.

"Le complot ce n'est plus un secret donc c'est connu mais maintenant il faut agir, pour agir, nous devons tous être comme un seul homme nécessairement et pour le faire il faut mettre de côté les sentiments, les questions politiciennes, les questions de repositionnement et tout ça, les gens se battent pour se positionner aux prochaines échéances mais pour quel pays ? Sauvons d'abord le pays", a-t-il interpellé lors de son discours ce lundi 17 avril 2023.

Et de poursuivre :

"Vous voulez diriger quoi ? vous voulez diriger qui demain ? Si demain nous n'avons plus le pays, vous serez ministre, vous serez député, vous serez sénateur, vous serez Président de quel pays ? Je pense que là, il faut qu'il y est une interpellation collective et que cette fois-ci ça ne soit plus de l'hypocrisie ou les gens parlent pour parler tout simplement donc cette interpellation en tout cas aujourd'hui plus que rien elle est à sa place".

La partie Est de la République Démocratique du Congo fait toujours face à l'activisme des groupes armés locaux et étrangers depuis près de trois décennies déjà. Près d'une année déjà, les relations diplomatiques entre Kinshasa et Kigali se sont détériorées davantage à la suite de la résurgence de la rébellion du M23 dans la province du Nord-Kivu. Cette rébellion soutenue par le Rwanda s'était emparée de plusieurs localités des territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo étranglant peu à peu Goma, qu'elle avait déjà brièvement occupée dix ans auparavant, avant d'être défait en 2013.

La RDC accuse le Rwanda et ses "supplétifs" du M23 de vouloir faire main basse sur les minerais de l'est congolais. Le M23 affirme de son côté défendre une frange menacée de la population et réclame des négociations, que Kinshasa refuse, excluant de discuter avec des "terroristes".

 

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