Félix Tshisekedi va personnellement participer ce vendredi à la Cité de l’Union africaine à la cérémonie de la vente du premier lot d’or aux Emirats arabes unis. C’est dans le cadre de la coopération commerciale et économique entre la RDC et ce pays.
La RDC et les Émirats arabes unis avaient signé le 10 décembre dernier un contrat de partenariat pour lutter contre la fraude minière. De ce contrat sont nées deux sociétés dont Primera Gold DRC (or) et Primera Metals DRC ( 3 T, Étain, Tungstène, Tantale). Le résultat attendu est la lutte contre la contrebande dans ces secteurs.
« La signature de ces deux joint-ventures, donne naissance à Primera metals DRC et Primera Gold DRC.Primera Gold DRC va mettre en place une chaîne de traçabilité de l’or artisanal acceptable à tous les niveaux. Il est inacceptable que la RDC ne puisse exporter officiellement que 3 kg par an, alors que 15 à 20 tonnes d’or d’exploitation artisanale sont exportées frauduleusement. C’est beaucoup de capitaux qui échappent comme cela au pays », expliquait le cabinet du Premier ministre.
Mi-octobre 2022, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge ainsi que ses ministres avaient été chargés d’œuvrer chacun dans son secteur pour le bon aboutissement de différents accords bilatéraux signés avec les Emirats Arabes Unis lors du passage du président Félix Tshisekedi en octobre 2021 dans ce pays.
Pour le contexte, plus de 4 milliards de dollars d’or issu de zones de conflit ou à haut risque en Afrique centrale et de l’Est sont acheminés chaque année vers les marchés internationaux, y compris la Chine, les États-Unis, l’Inde, l’Europe et le Moyen-Orient, sur fond d’une hausse record des prix internationaux de l’or. L’alerte avait été donnée par The Sentry dans un nouveau rapport publié en février 2021.
Rien que pour la RDC, selon le Trésor américain, plus de 90% de l'or congolais est écoulé clandestinement via les pays de la région des Grands Lacs, dont le Rwanda et l'Ouganda, où il est souvent raffiné et exporté vers les marchés internationaux, notamment les Emirats arabes unis.
Fin décembre 2022, le Conseil de l’Union européenne avait ajouté Alain Goetz sur la liste des personnes faisant l'objet de mesures restrictives en raison de la situation en RDC. Cet homme d’affaires belge est lié à la société African Gold Refinery Ltd., enregistrée en Ouganda. Selon l’Union européenne, depuis 2016, African Gold Refinery Ltd. a reçu, acheté, raffiné et commercialisé de l’or illicite provenant de mines en RDC contrôlées par des groupes armés dont les Maï-Maï Yakutumba et les Raïa Mutomboki, dans le Maniema. Mi-mars, les Etats-Unis avaient imposé des sanctions financières au même homme d'affaires belge et à son réseau de sociétés, pour les mêmes faits. Alain Goetz a été également reconnu coupable par la justice belge en 2020 de blanchiment d'argent et de fraude en lien avec le commerce d’or.