Journée internationale de lutte contre la corruption : Luzolo Bambi préconise la mobilisation tous azimuts du peuple et la mise en place d'une justice transitionnelle pour combattre ce fléau

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Luzolo Bambi, ancien ministre de la justice et médaillé d'or anti corruption. Ph. Droits tiers. .
PAR Deskeco - 12 déc 2022 08:52, Dans Corruption

Le 9 décembre de chaque année, est célébrée dans le monde comme journée internationale de lutte contre la corruption date choisie par les Nations-Unies. 

À Kinshasa, le professeur Luzolo Bambi Lessa, médaillé d’or de mérite civique anti-corruption de la chancellerie des ordres nationaux, a été invité à prendre la parole à deux activités. D'abord avec les ONG de la société civile dans le cadre d'un échange citoyen, société civile et l'IGF à parler de l'Etat Congolais et la lutte contre la corruption : où en sommes-nous ? Il a ensuite été invité à une rencontre parlementaire organisée par l'APNAC au Palais du peuple pour parler de la relation entre la guerre et la corruption en RDC.   Pour le premier atelier avec la société civile, le Professeur Luzolo Bambi Lessa a rappelé le contexte et l'ampleur de la corruption en indiquant que c'est un phénomène qui a gangrené tous les secteurs de la vie nationale. Il a loué les efforts fournis par l'Etat sur le plan législatif ( loi anti-corruption de 2005), sur le plan conventionnel (convention des Nations-Unies, convention de l'Union Africaine et la convention de la SADC sur la lutte contre la corruption).

Cependant, il a indiqué que beaucoup reste encore à faire.

Il a relevé que la principale victime de la corruption est le peuple congolais et qu'il lui appartient donc de se mobiliser pour lutter contre ce fléau.

Dans la seconde activité, le Professeur Luzolo Bambi Lessa avait été invité à parler de la relation entre la guerre et la corruption en RDC. L'homme de la tolérance zéro a proposé le recours à la mise en œuvre des mécanismes de justice transitionnelle comme panacée pour mettre fin à la guerre qui sévit à l'Est de la République Démocratique du Congo qu'il qualifie d'ailleurs de "mining terrorism", donc une des formes de manifestation violente de la corruption en RDC.

Pour le professeur Luzolo Bambi, Il est illusoire de penser lutter contre la corruption dans un pays où l'on denombre entre 6 à 10 millions de morts sans une réponse étatique conséquente.

A l'en croire, l'implémentation d'une justice transitionnelle qui intègre les crimes économiques dans son opérationnalité résorbera de manière efficace et efficiente le problème de la corruption et la guerre.

Le médaillé d'or de mérite civique anti-corruption a réitéré son soutien indéfectible à l'état de siège tout en proposant qu'il doit être accompagné d'une dose de justice transitionnelle.

Il a enfin appelé les députés et tout le peuple congolais à travers la société civile à une mobilisation tous azimuts contre la guerre à l'Est du Congo qu'il a condamné avec fermeté avant de demander, par ailleurs, que cette mobilisation contre la guerre soit égale à la mobilisation tous azimuts contre  corruption car estime-t-il que la guerre et la corruption sont les maux qui produisent mêmes effets nuisibles et qui minent le développement de la RDC.

Il a conclu dans les deux ateliers que sans une politique nationale efficace et efficiente de justice transitionnelle globale et holistique (c'est-à-dire avec ses quatre piliers : vérité, Justice, réparation et garantie de non-recidive) qui intègre la répression des crimes économiques, la RDC court le risque de vivre demain sous la menace d'une nouvelle guerre menée par le "M24, le M25, le M26" ainsi de suite.

Il est donc plus urgent qu'une politique pénale qui passe par la justice transitionnelle et une stratégie nationale de lutte contre la corruption soit mise en place pour lutter efficacement contre l'impunité et briser les cycles de violences en RDC, a-t-il insisté. 

Rappelons que la République Démocratique du Congo est classée, à l’édition 2021 de l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) de Transparency International, à la 169ème place sur 180 pays, avec un score de 19 sur 100 contre 18 sur 100 l’année précédente, soit une progression d’une place en faveur de la RDC et un recul de la corruption pour le pays. La RDC est donc le 11ème pays le plus corrompu au monde.

Jordan MAYENIKINI

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