Le service de communication du Bureau de coordination et de suivi du programme Sino-Congolais (BCPSC) a, lundi 6 décembre, fait une mise au point sur les présumés pratiques de corruption dans lesquelles se seraient trempés des structures et certains Responsables du Programme sino-congolais, selon l'enquête Congo Hold-Up. Ce dernier s'est appesanti sur les projets du programme Sino-Congolais notamment les projets minier, d’infrastructures et la Centrale hydroélectrique de Busanga.
Le service de communication du BCPSC précise que le Projet Busanga n’entre pas dans la comptabilité de SICOMINES.
"La SICOHYDRO, Centrale hydroélectrique de BUSANGA est un projet privé réalisé conformément à la loi n°14/011 du 17 juin 2014 relative au secteur de l’électricité en RDC. C’est un projet qui vient soutenir la SICOMINES qui a une pénurie en énergie électrique dans la région du projet. Les partenaires chinois en tant qu’opérateurs se sont appuyés sur cette loi pour investir dans le projet Busanga. Sur un total de 240 MW à produire, 170 MW seront destinés à la Sicomines et 70 MW pour les ménages et l’industrie minière. Le Projet Busanga n’entre pas dans la comptabilité de SICOMINES. Ce n’est pas une charge pour Sicomines. On n’intègre pas le fonds de Busanga dans les calculs de rentabilité de SICOMINES. Le Projet BUSANGA est financé par les apports du Groupement d’Entreprises chinoises, c’est-à-dire les actionnaires chinois de SICOMINES. L’État congolais n’a rien investi dans ce projet privé, il a bénéficié du portage des Entrepreneurs chinois pour lui permettre d’avoir un droit de regard sur le Projet. L’État congolais n’aura rien à payer", a déclaré Jhon Omombo, chef du service de communication du BCPSC.
Pour le BCPSC, les réserves minières de la RDC n’ont pas été sous-évaluées ni minorées dans les contrats Sino-Congolais, tel que révélé dans un rapport de l'ITIE-RDC et dans Congo Hold-Up.
"Aujourd’hui, le BCPSC confirme que les réserves minières n’ont pas été sous-évaluées ni minorées. L’Étude de faisabilité avait été approuvés par les Gouvernements congolais et chinois. La question des réserves ne devrait pas se poser dans la mesure où les travaux géologiques et de prospection doivent se poursuivre pour améliorer leur niveau. Les réserves présentées dans l’Étude de faisabilité ne sont pas définitives. Aussi faut-il préciser qu’aucune société minière n’a fait de prospection totale", a dit John Omombo.
Pour ce dernier, le Congo a intérêt à protéger la coopération économique avec la Chine qui a fait "ses preuves".
"C’est dans le malheur qu’on reconnaît des vrais amis. La Chine a toujours été aux côtés de la RDC chaque fois que le pays est en détresse. La coopération économique avec la Chine ne date pas de l’époque du Président de la République Honoraire. Sa date de l’époque de Lumumba, puis Mobutu avec des infrastructures impressionnantes dont le Stade de Martyrs et le Palais du Peuple. C’est le moment d’éveiller la conscience nationale pour que les congolais protègent la coopération Sino-congolaise. Le projet de coopération Sino-congolaise reste un modèle de partenariat pour notre pays. Le chinois est un bon ami pour le congolais", a-t-il ajouté.
Et d'insister :
"La RDC doit disposer de sa liberté de choisir les partenaires et le type de partenariat pour son développement. Les Chinois participent activement au développement de la RDC par la construction des infrastructures, il est hors de question de s’attaquer aux chinois".
Contexte
Il y a eu des résultats d'enquêtes qui ont évoqué plusieurs personnalités mais aussi et surtout des structures étatiques congolaises dans les présumées pratiques de corruption. Parmi ces institutions épinglées figure notamment le Bureau de coordination et de suivi du programme sino-congolais (BCPSC). C'est dans ce sens que le Bureau a décidé de communiquer et de réagir pour fixer l'opinion sur sa position concernant chacun des rapports publiés dont Congo Hold-Up.
Notons que le Bureau de Coordination et de suivi du Programme sino-congolais est un service public placé sous l’autorité du Premier Ministre, Chef du Gouvernement. Il assure le suivi de l’exécution de la Convention de Collaboration entre la République Démocratique du Congo et le Groupement d’Entreprises chinoises relative au Développement d’un Projet Minier et d’un Projet d’Infrastructures en République Démocratique du Congo signée le 22 avril 2008. Il joue le rôle d’interface, de facilitation et de suivi de l’exécution des accords.
Jordan MAYENIKINI