RDC : l’ODEP note que la balance de paiement demeure fragile malgré l’accroissement des réserves de change de 505,71 millions $ à 1,2 milliard $

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PAR Deskeco - 16 juin 2021 11:53, Dans Actualités

L’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) a publié au cours de ce mois de juin, sa réaction en rapport avec l’annonce par le gouvernement de l’augmentation des réserves de change internationale (de 505,71 millions $ à 1,2 milliard $ entre mars et fin mai) dans le cadre de son monitoring de l’exécution de la loi de finances 2021.

Pour l’Observatoire de la Dépense Publique cette augmentation de 100% est un pas vers la bonne direction. Mais il précise que ces réserves de change ne seront utiles que si elles servent réellement à maintenir la stabilité de la monnaie nationale.

L’ODEP rappelle que l’utilisation des réserves de change par le gouvernement est prohibée par la loi relative aux finances publiques. Et ne peuvent par conséquent financer son programme d’actions.

Cette ONG rapporte aussi que malgré l’augmentation des réserves de change la RDC est toujours dans la zone rouge, sa balance de paiement demeure jusque-là fragile.

« Cependant, malgré cet accroissement, nous constatons que l'État congolais est toujours dans la zone rouge. D’autant plus que ces réserves internationales sont inférieures à six semaines d’importations des biens et services, seuil minimal requis pour les économies de la sous-région dans le cadre du Programme de Convergence Macroéconomique de la SADC (Communauté de développement d'Afrique australe). Ce qui signifierait que la balance de paiement de la RDC demeure fragile », indique l’ODEP dans son communiqué de presse.

Par ailleurs, l’ODEP dénonce, la réticence de la Banque Centrale du Congo quant à la mise en place d’une commission mixte, dont la mission consiste à la vérification des recettes d’exportation des produits miniers, conformément à la loi minière en vigueur. Pour l’ODEP, ces 60% des recettes constitueraient un matelas important des devises importantes de change pour le pays. Car, elles sont évaluées à plus de 8 milliards $ par l’administration des mines.

A cet effet, en perspective d’améliorer le niveau des réserves de change, l’ODEP recommande au gouvernement :

- D’amorcer des réformes fiscales dans le souci d'accroître des recettes publiques et augmenter les réserves de change au-delà de 5 milliards $, comme celles de l’Angola qui sont à 8 milliards $. Ces réformes devraient être focalisées sur la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA), l’accélération du projet de numérisation de la chaîne de la recette publique et la poursuite des audits des administrations financières (DGI, DGDA et la DGRAD) ;

- L’activation de la commission mixte administration mines/Banque centrale du Congo pour contrôler l’effectivité du rapatriement de 60% des recettes des produits miniers. Toutefois, le gouvernement devrait engager des discussions avec les miniers pour que 80% des recettes d’exportation des produits miniers reviennent en République Démocratique du Congo ;

- Réclamons des mesures sévères contre les opérateurs ou hommes d’affaires qui sabotent la réforme de la dédollarisation de l’économie congolaise et qui continuent à vendre en dollars, si nous voulons redonner de la valeur au franc congolais ;

- L’application de la mesure prise en conseil des Ministres concernant la baisse des importations, tout en améliorant l’offre intérieure afin d'accroître les exportations.

Rappelons que la sixième réunion du Comité de conjoncture économique, tenue le 02 juin, sous la houlette du Premier ministre Sama Lukonde, avait noté que les réserves de change ont doublé depuis l’investiture du Gouvernement de l’Union Sacrée de la Nation, passant de 500 millions USD à 1,2 milliard USD, selon le Ministre d’Etat en charge du Plan, Christian Mwando.

Jordan MAYENIKINI

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