La décision du gouverneur de la ville de Kinshasa Gentiny Ngobila interdisant la production, la commercialisation, l’importation et l'utilisation des emballages en plastique sur toute l'étendue de la capitale congolaise, prise après publication de sa note circulaire le 21 janvier 2021, s’avère un coup d’épée dans l’eau deux mois après.
DESKECO s’était posé tout un questionnement notamment sur les mesures d’application de cette décision, à savoir :
Qu’est-ce qui va changer avec la nouvelle décision de Gentiny Ngobila ? Quels sont les moyens mis en marche pour faire appliquer cette décision ? Qui seront mis en contribution pour faire appliquer ladite décision ? Le gouvernement provincial connait-il réellement le nombre d’usines qui fabriquent les emballages en plastique à Kinshasa ? Est-ce possible de procéder à la fermeture de toutes ces usines de fabrication d’emballages en plastique et de freiner l’élan d’importation de cette matière ? Existe-t-il une notice à l'intention des touristes, spécifiant qu'ils devront "se débarrasser de" leurs sacs en plastique avant d'entrer dans le pays ? Toute personne accusée de produire ou importer des sacs ou des emballages en plastique encourt-elle une amende ou une peine de prison ?
Deux mois passés, sur terrain, les faits renseignent que la décision de Gentiny Ngobila, tout comme de telles mesures prises dans le passé, n’ont pas produit des effets escomptés. Sa décision vient donc rejoindre le décret n°17/018 du 30 décembre 2017 ainsi que de l'Edit n°003/2013 du 09 septembre 2013 relatif à l'assainissement et la protection de l'environnement de la ville de Kinshasa, non-appliqués jusque-là.
Selon l'hôtel de ville, l'interdiction de l'usage des sachets en plastique était motivée par le souci de rendre la ville de Kinshasa propre. Les sachets en plastique étant non biodégradables, ils détruisent la nappe phréatique et résistent dans le sol durant des siècles.
Fort malheureusement, la décision du gouverneur Ngobila n’est pas jusque-là accompagnée d’une force coercitive pour contraindre les fabricants locaux ainsi que les importateurs des emballages en plastique. Rien n’a changé. La RDC ne dispose même pas des usines de fabrication des emballages biodégradables pour remplacer celles qui fabriquent des emballages en plastiques.
La seule usine de fabrication des emballages biodégradables installée à Kinshasa, « VNE GENERAL MARCHANDISES RDC », a été contrainte de fermer suite au manque des marchés car la demande est très faible, vu que le sachet en plastique est encore en vigueur. Cette entreprise privée appartenant à un citoyen congolais n'a pas bénéficié du soutien du gouvernement, cela en dépit des mesures d’interdictions mises sur pied par l’autorité publique.
Jordan MAYENIKINI