RDC : après la pression de l’UNICEF et des ambassadeurs de l’UE, des USA et du Canada, Kinshasa autorise la reprise des activités scolaires

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PAR Deskeco - 13 fév 2021 09:06, Dans Actualités

Finalement les dirigeants Congolais ont cédé à la pression de l’UNICEF et des quelques ambassadeurs de l’Union européenne, des Etats-Unis d’Amérique et du Canada pour consentir à la reprise des cours dans les écoles et dans les universités en dépit de cette deuxième vague de covid-19. Rien ne s’expliquait que tout fonctionne dans le pays, y compris des rassemblements politiques, sauf les écoles et les universités.

La reprises des activités scolaires et académiques est enfin prévue le lundi 22 février sur l’ensemble du territoire national après quasiment deux mois de suspension à la suite de la deuxième vague de la pandémie de covid-19 en République démocratique du Congo.

La décision a été prise par le président de la République, Félix Tshisekedi, à l’issue de la réunion du 12 février  d'évaluation avec les membres du Comité multisectoriel de riposte contre la covid-19.

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Cette décision intervient bien tard après que les organisations tant nationales qu’internationales aient exiger la reprise des cours alors que toutes les autres activités fonctionnaient dans le pays.

Pendant deux mois les enfants sont restées à la maison sur décision du gouvernement de la RDC aussi bien dans les provinces où sévit la deuxième vague de covid-19 que dans celles où il n’y avait même pas un cas de la maladie. Une décision incompréhensible dès lors qu’à la suite de la première vague, tous les gouvernements du monde ont résolu de fonctionner désormais avec cette pandémie et de ne prendre des mesures extrêmes qu’en cas de nécessité.

Pendant ce temps, les marchés, les bars, les églises, les rassemblements politiques, les plénières dans les assemblées électives et autres commerces fonctionnaient normalement sur l’ensemble du territoire national dans la journée jusqu’à 21h00, heure prévue pour le couvre-feu. Au point qu’à se demandait si le virus mortel de covid-19 ne circule qu’à partir de 21h00 en RDC.

Cette décision, sans doute déphasée, des dirigeants congolais de bloquer les activités scolaires a poussé notamment l’UNICEF à exiger la reprise des activités scolaires bien sûr dans le respect des gestes barrières.

C’est dans cette optique que l’UNICEF (Organisation internationale pour l’enfance) a fait une déclaration le 14 janvier 2021 pour demander au gouvernement Congolais de rouvrir notamment les écoles pour ne pas sacrifier l’avenir de la jeunesse.

« Alors que la République Démocratique du Congo (RDC) fait face depuis quelques semaines à une recrudescente de l’épidémie de coronavirus, l’UNICEF appelle le Gouvernement à donner la priorité à la réouverture des écoles et à prendre toutes les mesures de prévention pour rendre les écoles aussi sûres que possible », notait l’UNICEF dans sa déclaration du 14 janvier.

Pour l’UNICEF, se fondant sur des études au niveau international, les écoles ne constituent pas le principal moteur de la propagation de la pandémie mais que « leur fermeture menace directement le développement, la santé, la sécurité et le bien-être des enfants ».

« Si les enfants sont exposés à une deuxième longue période de fermeture des écoles, les effets se feront sentir pendant plusieurs générations. Privés d’échanges quotidiens avec leurs pairs et d’occasions de se dépenser, ils voient leur condition physique et mentale se dégrader. Privés du filet de sécurité que leur offre souvent l’école, ils sont plus vulnérables aux abus ainsi qu’au mariage et au travail des enfants », estime cette organisation du système des Nations Unies pour qui « La fermeture des écoles doit uniquement constituer une mesure de dernier recours, après que toutes les autres possibilités ont été envisagées ».

A la suite de l’UNICEF, les ambassadeurs de l’Union européenne notamment de la délégation de l’UE, de la France, de l’Italie, de la Suède, de la Norvège, du Royaume-Uni mais aussi ceux des Etats-Unis d’Amérique et du Canada, dans une déclaration datée du 3 février et adressées au président de la République, ont appuyé la position de l’UNICEF sur la réouverture des écoles en RDC.

« Les arguments du plaidoyer de l’UNICEF pour la réouverture des écoles nous semblent en effet fondés et pertinents. Des études récentes indiquent aussi que la fermeture des écoles et garderies est peu susceptible d’être une mesure de contrôle efficace sur la transmission communautaire du covid-19 en l’absence d’autres mesures pour renforcer la distanciation, telles que les restrictions des grands rassemblements ou la fermeture d’autres lieux de réunion. En outre, la fermeture des écoles ne fournit pas une protection supplémentaire significative de la santé des enfants. C’est pourquoi, la décision de fermer les écoles pour contrôler la pandémie du covid-19n’est utilisée qu’en dernier recours », indique ces ambassadeurs dans leur déclaration.

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