Le récent rapport de l’Inspection Générale des Finances (IGF) qui évoque plus de 205 millions USD détournés dans le projet de réalisation du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo continuent à faire l'objet de plusieurs réactions. Florimond Muteba, PCA de l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP), pense que les enquêtes de l’IGF doivent être approfondies.
A l’en croire, le manque à gagner du projet Bukangalonzo peut atteindre des milliards, s’il faut procéder à l’évaluation ex-poste.
« L’enquête de l’IGF est une bonne chose. Il faudra que les enquêtes s’approfondissent et que la justice sanctionne les coupables. L’évaluation ex-poste prouve que la communauté a perdu plus de 200 millions USD. Il faut donc une analyse pour évaluer ce que la collectivité a perdu à cause de la faillite de Bukangalonzo. Si l’on arrive à évaluer, vous verrez que le pays a perdu plus dans le projet Bukangalonzo. On a perdu beaucoup d’emplois, les taxes sur les produits de cette usine, les produits des paysans, les contrats de sous-traitants et entrepreneurs congolais. Ce manque à gagner peut atteindre des milliards », a dit Florimond Muteba.
Le PCA de l’ODEP appelle l’IGF à la neutralité dans ses enquêtes. Il veut que l’IGF ouvre des enquêtes aussi sur le sérail du président de la République ainsi que sur toutes les personnes qui sont reprochables.
« Il faut éviter que les enquêtes de l’IGF dérapent. Parce que l’IGF est rattachée à la présidence de la République. C’est donc le président de la République qui donne des ordres à l’IGF. Il faut que l’IGF enquête aussi sur les amis du président. Il ne faut pas viser qu’un seul camp. Nous voulons que tout le monde soit concerné dans ces enquêtes », renchérit-il.
Pour rappel, dans son rapport rendu public mercredi 18 novembre, l'IGF a indiqué que sur 285 millions USD alloués à la réalisation du parc agro-industrielle de Bukangalonzo, la RDC a perdu 205 millions sur les 285 millions alloués à la réalisation de ce projet. Seulement 80 millions de dollars américains ont réellement servi au projet Bukanga Lonzo.
De plus, l'IGF a aussi relevé la surfacturation en moyenne de 1 à 10 dans le processus d'acquisition des équipements et intrants agricoles. Plusieurs personnes se sont enrichies illicitement dans ce système de surfacturation.
L’ODEP fait partie des ONGs évoluant au sein de la synergie le « Congo n’est pas à vendre » qui réclame la redynamisation de la Cour des Comptes afin de permettre au pays de mieux lutter contre la corruption.
Jordan Mayenikini