A la suite de l’éboulement des terres qui a causé la mort, le 11 septembre, de plus de 50 creuseurs artisanaux d'or au site minier dénommé D3/TSHANDA à Kamituga, dans la province du Sud-Kivu, le ministre des Mines, Willy Kitobo, a décidé non seulement de la fermeture momentanée de ce site en attendant l’issue des enquêtes mais aussi à la création d’un Zone d’exploitation artisanale (ZEA) pour permettre aux creuseurs artisanaux de continuer à opérer en sécurité.
« En attendant la fin des enquêtes, toutes les activités minières d’exploitation artisanale sur le site D3 sont suspendues. De ce fait, il sera procédé, dans les tout prochains jours, à la régularisation des activités minières notamment l’institution des ZEA avec autorisation du titulaire du périmètre minier concédé, l’agrément des coopératives minières, etc. La concertation avec les Autorités des Provinces de l’Est de notre Pays en général et celles de la Province du Sud-Kivu en particulier est nécessaire pour mettre fin aux exploitations artisanales illicites dans les périmètres miniers concédés d’une part, et pour améliorer la bonne gouvernance de ces activités d’autre part », note le communiqué de presse du ministres des Mines publié le lundi 14 septembre à l’issue de la réunion avec l’Administration des Mines et du Service d’Assistance et d’Encadrement de l’exploitation Minière Artisanale et à Petite Echelle (SAEMAPE).
S’agissant de la nature de l’évènement, le ministère des Mines indique qu’il s’agit « d’un accident causé par les pluies diluviennes qui se sont abattues ce Vendredi 11 Septembre 2020 sur la Ville de KAMITUGA et ses environs, ayant entrainé le débordement de la rivière Mobale jusqu’aux sites miniers artisanaux. Les eaux de ruissellement ont ainsi à leur passage, charrié les rejets d’exploitation et les débris divers qui ont englouti les exploitants artisanaux en activité dans deux des trois puits du site minier dit D3 ».
Les rapports des Services de l’Administration des Mines font état de la présence de deux groupes d’exploitants artisanaux regroupés au sein des Coopératives minières non reconnues dans le registre des Coopératives Minières agréées dénommés Coopérative Principale des Creuseurs Artisanaux de Mwenga « CEPCAM » et Coopérative Minière de Bitanga et Lukala « COMIBAL » », note le même communiqué de presse.
Selon le ministère des Mines, les coordonnées géographiques relevées sur les sites indiquent que ces puits d’exploitation artisanale sont situés sur les périmètres concédés. C’est pourquoi, le ministère des Mines devra au préalable avoir l’autorisation du propriétaire du site minier avant de créer une ZEA.
A noter qu’une équipe d’experts du ministère des Mines sera dépêchée dans ces provinces pour discuter avec les autorités provinciales et faire appliquer les présentes mesures d’une part et toutes les dispositions légales et règlementaires en la matière d’autre part, rapporte le même communiqué.
Après l'accident du week-end, 22 corps avait été repêchés le lundi. Ce drame relance la problématique de l'exploitation minière artisanale en RDC. Plusieurs accidents ont déjà eu lieu. Confrontées au chômage et à la pauvreté, plusieurs familles travaillent dans des sites artisanaux non sécurisés pour exploiter de l'or, de diamant ainsi que d'autres terres rares.
Le site minier artisanal D3/Tshanda est situé dans le Groupement de Baligi, Chefferie de Wamuzimu, dans le Territoire de Mwenga, à la limite de la Ville de Kamituga dans la province du Sud-Kivu.
Amédée Mwarabu