Au cours de sa vidéo conférence de presse tenue ce mercredi 08 juillet à l'hôtel Memling, la campagne "Le Congo n'est pas à vendre" s'est appesantie sur le rapport "Des sanctions, mine de rien", publié le 2 juillet par Global Witness et PPLAAF ainsi qu'un retour en détail sur les dossiers de corruption dans le secteur des mines en République démocratique du Congo.
Cette plateforme de la société civile accuse l'homme d'affaires Israëlien Dan Gertler, réputé très proche de l'ancien président Joseph Kabila, de contrôler des zones abritant les plus riches ressources naturelles de la RDC. Ce qui,à en croire le CNPAV, a fait de lui milliardaire.
"C'est grâce à ces ressources naturelles, le patrimoine du Congo et des congolais, qu'il est devenu milliardaire. Aujourd'hui sa fortune est estimée à 1,2 milliards de dollars", renseigne le CNPAV.
Le CNPAV précise que grâce à ses connections avec l'élite congolaise, Dan Gertler a pu racheter des mines et des blocs pétroliers, souvent à très bas prix, auprès des sociétés étatiques comme la Gécamines. Ensuite, il les a revendu à bien plus cher à de grandes multinationales, venues des quatres coins du monde pour exploiter les richesses du pays.
"Le profit qu'il tire de ces reventes, c'est l'argent dont la population congolaise aurait dû profiter. Par exemple, Gertler avait acheté à la Gécamines des parts dans un projet près de Likasi pour un montant de 15 millions de dollars, puis a revendu ses mêmes parts à un investisseur étranger pour 75 millions de dollars. Ainsi, en quelques mois, il avait réalisé un profit de 60 millions USD. Dan Gertler était aussi parvenu à acquérir des zones riches en pétrole au large du Congo pour la modique somme d'un démi-million de dollars. Le prix payé par le gouvernement congolais pour racheter ces droits quelques années plus tard est estimé à 150 millions, soit 300 fois la somme initiale", ajoute le CNPAV.
Pour justifier l'implication du minier suisse dans la corruption, la Campagne "le CNPAV", cite le trésor américain, qui dans un rapport renseigne qu'une multinationale qui a travaillé avec Dan Gertler aurait reconnu que son "partenaire congolais" aurait versé plus de 100 millions de dollars de pots-de-vin aux autorités congolaise. C'est pour cette raison que le Trésor américain l'a sanctionné en décembre 2017 pour corruption, ainsi que son bras droit et plusieurs de ses sociétés.
Pour Floribert Anzuluni, coordonateur de Filimbi et membre de la campagne "Le CNPAV", le gouvernement congolais doit geler les actifs de Dan Gertler. Il a également au cours de cette vidéo conférence de presse insisté sur la nécessité de procéder à l'identification de la population congolaise afin de permettre aux banques de disposer des informations fiables sur ses clients.
Le porte-parole du CNPAV, Jean-Claude Mputu, a déploré l'intoxification des réseaux sociaux faite contre leur démarche visant à appuyer le rapport "Des sanctions, mine de rien".
"Le Congo n'est pas à vendre" appelle les autorités congolaises à agir pour que le coulage des recettes publiques et la corruption s'arrêtent. Et de geler avant tout les avoirs de Dan Gertler, en ouvrant des enquêtes sur les nombreuses accusations de corruption, et en stoppant le bradage des ressources naturelles du pays.
A la suite de leur rapport "Des sanctions, mine de rien, Global Witness et PPLAAF font l'objet d'une plainte pour notamment corruption et chantage déposée le 1er juillet au Tribunal judiciaire de Paris par l'avocat d'Afriland First Bank CD.
Jordan Mayenikini