Le staff dirigeant de Kibali Gold Mines s’est prêté à l’exercice de transparence pour donner toutes les informations par rapport aux efforts fournis par cette entreprise pour limiter l’impact de ses opérations minières sur l’environnement ainsi que les actions posées dans le cadre de leur responsabilité sociétale.
Kibali Gold Mines organise un atelier d'échange de trois jours, du jeudi 20 au samedi 22 février à l'hôtel Memling à Kinshasa, sur la conformité de ses activités ou opérations aux obligations environnementales et aux standards internationaux en la matière.
Sous la thématique, « Présentation de Kibali Gold mines : historique, Opérations et production, gestion des défis environnementaux et sociaux », le panel des orateurs a été constitué du directeur général de Kibali, Cyril Mutombo, du directeur du Département de l’Environnement, Sureté et Santé, Vital Byabushi, du directeur du Département social, du directeur en charge de l’exploration ainsi que du directeur des ressources minérales.
« C’est un exercice régulier que nous faisons depuis des années, celui de communication, de transparence. D’habitude, nous le faisons dans le cadre de nos activités trimestrielles. Celle fois-ci, nous sommes dans un cadre beaucoup plus spécifique, l’environnement, pour dégager des aspects sociétal », a dit le DG de Kibali, pour circonscrire cet atelier qui réunit outre les cadres de cette société minière, des cadres de l’administration publique du secteur Mines et Environnements, des professeurs d’université, des députés et sénateurs, des activistes de la société civile et bien d’autres experts du secteur.
Introduisant ce panel, Cyril Mutombo s’est lui appesanti sur la présentation générale de cette société, implantée dans la province du Haut-Uélé, où Barrick Gold et Anglo Gold Corporation ont chacune 45% et 10% pour la SOKIMO (Société minière de Kilo-Moto).
De manière chronologique depuis 2009, au début des opérations d’exploitation, le manager de Kibali a présenté, images à l’appui, des photos illustrant l’état dans lequel Kibali a trouvé la zone au début de ses opérations minières et toutes les réalisations faites en faveur des communautés vivant dans les environs du site.
« Nous le disons avec un peu de modestie sans pouvoir faire trop de bruits. Dans le secteur aurifère, Barrick c’est pratiquement le leader mondial. Nous avons des opérations un peu partout dans le monde et en Afrique. Nous ne disons pas que nous sommes les meilleurs mais nous avons quelques choses à apporter dans ce secteur », a dit Cyril Mutombo présentant Barrick Gold Corporation.
« Aujourd’hui, Kibali est dans sa onzième année. Les années qui viennent de se passer sont des années vraiment riches en expérience. Dans cette décennie, nous nous sommes mis à créer de la valeur, en tant qu’actionnaire, pour nous, pour l’Etat ainsi que pour les communautés et les parties prenantes ».
En effet, ces dix dernières années, Kibali Gold Mines a construit dans le territoire de Watsa des écoles, des routes, des centres de santé, de paroisse, de forage d’eau, de stade de football, de station d’essence, ainsi que plusieurs ouvrages au profit des communautés. Bien plus, à l’arrivée dans la zone, la société a mené des études sur les ressources aquatiques, le sol, la faune, la flore, ou encore l’air.
A en croire le staff dirigeant de Kibali, la société a beaucoup investi dans l’automatisation de l’exploitation minière. Ce qui a sensiblement réduit l’exposition des travailleurs aux occidents et par ricochet assurer la sécurité au travail.
L’amélioration de la sécurité au travail s’est faite notamment par la numérisation de la mine souterraine de Kibali où il y a eu la mise en service de Newtrax, un système qui améliore l’évacuation des mines. Tout aussi, la société a aussi adopté les meilleures pratiques minières qui se font dans le monde notamment le système d’automatisation Multi Lite consistant à la mise en service du système de contrôle de tous les mineurs à travers leur torche.
Dans le cadre du capital humain, Kibali revendique des investissements importants avec un accent particulier sur les jeunes qui assureront la direction future de l'entreprise ; la recherche de nouveaux talents dans les principaux établissements d'enseignement supérieur ; le mentorat individuel pour les jeunes employés ou encore l’offre des formations professionnelles dans tous les secteurs d'activité aux jeunes diplômés ; dans des bourses d'études pour les étudiants les plus performants de la région.
Par rapport aux sous-traitants, Kibali note des actions suivantes : 39,2 millions USD versés aux sous-traitants locaux au 4ème trimestre 2019 en génie civil et travaux routiers en cours exécutés par des entrepreneurs congolais (Traminco, TES and IOB) ; Le partenariat avec un entrepreneur congolais en ingénierie (TES) pour la maintenance de l’usine ; Services de restauration et d’hébergement au camp ; Services de restauration et de camp de Kibali rendus par la société congolaise, Golden Camp Solutions (GCS) ; Le Service traiteur de Kibali achète 100% des aliments de qualité disponibles localement ; Le Guesthouse des sœurs Tabitha offre des services de restauration et d'hébergement ; L’Entretien des camps effectué par une entreprise locale, DCMS
Transport routier ; Cargotrans a réalisé plus de 1 800 rotations depuis le début de l’année jusqu’à ce jour, soit une augmentation de 29 % par rapport à 2018 ; Les fournisseurs locaux entreprennent diverses activités dans le cadre de la RSE ; Les entrepreneurs de Kibali participent activement aux actions de prévention d'Ebola et à d'autres initiatives communautaires ; Le TCFF investit davantage dans l'éducation avec des fournitures scolaires (sacs d'école, livres, calculatrices, Stylos, crayons)
« Le développement de la mine de Kibali a permis le développement important d'entrepreneurs locaux qui ont besoin de l'engagement de sociétés nationales et internationales pour asseoir leur succès », soutient le staff dirigeant de Kibali.
Ainsi, l’on note plusieurs projets en cours dans la région : Production d’œufs : 142 999 œufs produits à partir de principaux projets communautaires ; Poulets : 7.1t de viande vendue à GCS 13 projets de porc à petite échelle avec 120 têtes dans la communauté et 12,7t de viande de porc vendue (à GCS et à la communauté) ; Projet cacao : Semences distribuées et plantées dans la communauté ; Projet café : 216kg de semences distribuées et plantées sur 821ha ; 712 nouveaux producteurs de café identifiés et formés à Watsa et Faradje ; 42 pépinières établies dans différents villages des territoires de Watsa et Faradje.
« A l’heure actuelle, nous recevons l’audit environnemental toutes les deux années après l’acceptation des études d’impacts environnementaux. Ceci est fait par un bureau d’études environnemental agrée par le ministère des mines. Cet audit se réfère aux canevas des règlements miniers en vigueur et une liste des éléments en conformité et en non-conformité est dégagée. La mine dresse alors un plan correctif de toutes les déviations légales – partielles mais toutes les déviations totales de l’un ou l’autre article de la législation en vigueur. Le ministère de mines les reçoit – néanmoins il reste à confirmer si les inspecteurs directs de la DPEM peuvent venir vérifier les dispositions de correction apportées dans les opérations minières après les remarques de l’audit », a fit savoir Kibali qui dit coopérer toujours avec l’administration publique à ce sujet.
Au plan de la préservation de la biodiversité dans les opérations, Kibali a établi avec le parc National de Garamba un plan de compensation biodiversité notamment avec le projet de sécurisation de familles éléphants et girafes avec le collier GPS repérables à la salle de contrôle. De même, des enquêtes aquatiques continuent sur toutes les rivières et ruisseaux situés dans la zone d’exploitation, 2 fois par an
65 relocalisations d’animaux ont été effectuées en 2019 (46 serpents, 3 antilopes dans les digues CTSFs, 3 Varans). Il y a eu aussi l’introduction d’un projet de conservation d’abeilles sur les sites où plusieurs ruches disséminées dans les opérations et suivis
Concernant la gestion de déchets domestiques (déchets non miniers), Kibali a réalisée des actions suivantes : • Le site de décharge de la mine a été nettoyé complètement en Mars 2019 – le compost du passé ont été utilise comme fertilisant dans la Communauté ; • Opportunité en 2020: une machine pour presser les cannettes et verres ont été commandé et aussi un projet de réduction de bouteilles plastiques est en cours ; • 6% d’augmentation de recyclage noté en 2019.
En conclusion de ce panel, le directeur de Kibali a donné les défis qui se posent encore pour son entreprise et pour les communautés notamment l’inexistence des opportunités économiques, l’afflux incessant des populations, les activités artisanales dans la région et au sein de ses permis, la complexité du fonctionnement de l’administration publique, le chevauchement des responsabilités entre services publics divers, l’inexistence des infrastructures de base notamment les labos, accent prononcé sur les aspects fiscaux et moins sur les obligations étatiques.
Pour autant, Cyril Mutombo, dans sa conclusion, a réitéré l’engagement de Kibali Gold mines de continuer à pratiquer la transparence dans la gestion environnementale notamment, de tendre vers la conformité aux lois et textes règlementaires et aux standards internationaux et en fin à réaliser ses actions sur le terrain au bénéfice de la communauté.
Amédée Mwarabu