Après son communiqué dit de "clarification" du 15 février sur l'exécution du Programme de 100 jours dont il a eu à assumer la fonction de coordonnateur, Nicolas Kazadi, Ambassadeur itinérant du chef de l’Etat, a été encore une fois approché par DESKECO.COM pour tenter d'éclairer des zones d'ombre qui demeurent dans ce dossier.
Sur son rôle dans ce projet, Nicolas Kazadi insiste une fois de plus que bien qu'ayant été coordonnateur du Programme de 100 jours, il n'était pas en contact avec les entreprises qui exécutaient les travaux, encore moins n'avait la gestion quotidienne des projets retenus.
"Je n'étais pas permanent pour gérer le programme de 100 jours. Je suis Ambassadeur itinérant donc, j'étais tout le temps parti. Ce sont les autres membres de la Cellule de Coordination qui geraient le Programme. Par contre, les autres membres de la coordination étaient permanents notamment mon coordonnateur adjoint, Justin Kamerhe. Lui, n'avait pas d'autres fonctions comme moi et donc s'occuper en permanence du Programme de 100 jours", a confié Nicolas Kazadi qui réfute toute responsabilité en matière des finances ou de contact avec les entreprises exécutant les travaux.
Cependant, par rapport au retard dans l'exécution des travaux, il estime que c'est la mise en œuvre du projet de la gratuité de l’enseignement de base qui a perturbé le financement du Programme de 100 jours dont les travaux des sauts-de-mouton.
Pour autant, il pense que les doutes venant de l' opinion publique sur l'exécution des travaux des sauts-de-mouton ont été amplifiés par le contexte politique actuel qui est fait de suspicion de corruption.
"Nous sommes dans un contexte politique particulier caractérisé par une corruption généralisée. Je ne veux pas blanchir qui que ce soit. Seulement, je dis que les doutes de l'opinion sont légitimes mais en même temps ne confirment rien parce que jusque là il n'y a pas de preuve de détournement ou de malversations. Ces doutes de l'opinion devraient être plutôt canalisés vers l'audit qui est diligenté pour faire la lumière sur les projets du Programme de 100 jours", a soutenu l'ambassadeur itinérant qui dit être totalement d'accord avec l'audit.
A ceux qui demandent la démission de toutes les personnes sur qui pèse ne serait-ce qu'une once de soupçon dans la gestion de ce Programme, Nicolas Kazadi dit ne pas se sentir concerné. "Je ne suis pas concerné par ces déclarations politiques", a-t-il rétorqué aux cadres de l'UDPS qui ont appelé à la démission des personnes citées dans ce dossier.
Toutefois, l'audit devrait déterminer, selon lui, "le niveau réel des travaux exécutés, le coût réel des travaux déjà effectué, l'évaluation de la valeur réelle des projets, et donner une appréciation si les fonds ont été bien gérés ou pas".
Le retard dans l'exécution du Programme de 100 jours notamment la construction des sauts-de-mouton a poussé le président de la République, Félix Tshisekedi, a diligenté un audit sur l'utilisation des fonds decaissés pour ces travaux qui gênent la circulation des automobilistes depuis près de 10 mois maintenant à Kinshasa.
Nicolas Kazadi a été coordonnateur du Programme de 100 jours de février à novembre 2019, avant de céder la gestion au gouvernement du Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, qui le pilote jusqu'à ce jour.
Amédée Mwarabu