RDC: La Gécamines qualifie de "tronquées" les critiques du rapport de Raphaêl Ngoy Mushila sur son management

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PAR Deskeco - 09 nov 2019 15:06, Dans Mines

La Gécamines (Générale des carrières et des mines) a écrit, le 8 novembre 2019, au Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, en réponse à un rapport critique contre la société adressé au même chef du gouvernement, le 21 octobre dernier, par un ancien cadre Raphael Ngoy Mushila. Dans son rapport de 103 pages intitulé « la Gécamines Yuma : un nain minier et une sangsue nationale », l’auteur soutient que l’actuelle équipe dirigeant n’a pas été à la hauteur de la mission lui confiée à savoir rendre la société « rentable et efficace ».

La Gécamines a écrit cette correspondance dans l’espoir qu’elle répondra « utilement aux interrogations qui auraient pu naître à la lecture de ce pamphlet ou des reprises sensationnalistes qui en ont été faites ».

« Nous vous prions de bien vouloir trouver ci-jointe l'analyse critique de GECAMINES, sur une récente parution de Monsieur l'ingénieur Rafael Ngoy Mushila dont vous êtes destinataire. Ce document, qu'on ne peut qualifier autrement que comme un pamphlet, tant il dépasse, par la forme, les limites de la bienséance et par le fond, celles de la rationalité, ne semble avoir pour seul objectif que de décrédibiliser GECAMINES, le Conseil d'Administration et son Président et bien au-delà, le Président de la République Honoraire, Joseph Kabila Kabange, qui les avait nommés », note le courrier signé à la fois par le Directeur général par intérim de la Gécamines, Jacques Kamenga, et le PCA, Albert Yuma.

Pour ces dirigeants, l'objectif final du rapport de Raphael Ngoy Mushila, « dépasse la simple dénonciation calomnieuse du premier responsable de GECAMINES ». « Au-delà des innombrables attaques, qui ne constituent souvent que de mauvaises reprises de faits sur lesquels GECAMINES a déjà apporté - et sans être contredite - ses explications, les gesticulations de l'auteur ne constituent qu'un écran de fumée de nature pseudo-technique pour justifier le démantèlement définitif de GECAMINES comme opérateur minier et la remise en cause de la révision du code minier intervenue en 2018 », allègue les rédacteurs de cette correspondance.

Dès lors, la Gécamines, récuse « les analyses tronquées que cette personne développe sur la prétendue incapacité technique et opérationnelle de GECAMINES à redevenir un opérateur minier ». Ici, les dirigeants de ce joyau des mines d’antan de la RDC répondent à la principale accusation du rapport, d'avoir "jeté" quatre milliards de Dollars américains, estimant que ces allégations de Raphaël Ngoy ne relèvent que de la « malhonnêteté » de son auteur.

La publication de ce « pamphlet » de Ngoy Mushila, selon les dirigeants de la Gécamines, est une œuvre « des adversaires du redressement du Congo » qui choisissent ce moment pour « propager de telles informations de nature à induire en erreur les responsables publics et la population, et cela d’autant plus que la stratégie conduite par l’actuel Conseil d’Administration dans un environnement hostile est entrain de produire ses fruits ».

Dès lors, l’actuelle direction de la Gécamines met à son actif notamment :  « La reconstitution d'un patrimoine minier à la hauteur des ambitions de notre Nation ; La transformation organisationnelle de la Société dont les règles de gestion datant de l’Union Minière du Haut-Katanga (UMHK) étaient devenues depuis longtemps inadaptées compte tenu du contexte actuel de l’industrie minière ; La reprise des activités de STL sous le contrôle total de GECAMINES ; La mise en production de l'usine de DEZIWA d’une capacité initiale de 80.000 tonnes de cuivre ; La nette progression de la production propre de GECAMINES et enfin  Le rééquilibrage de ses joint-ventures dont le succès n’est plus à démontrer ».

Pour autant, les dirigeants de la Gécamines sont d’avis que « le moment choisi par ces adversaires pour la publication de ce pamphlet n’est pas anodin ». « Peut-être, pensaient-ils, qu'il sera bientôt trop tard et que toutes leurs élucubrations pour justifier le renoncement à reconstruire un champion national ne seront bientôt plus audibles face aux évidences et que nous assistons après les rapports des ONG de l'étranger, à une énième tentative désespérée pour inverser le cours irréversible de la montée en puissance de Gécamines », notent-ils dans leur correspondance déposée avec un document en annexe d’une vingtaine de pages répondant coup par coup à toutes les allégations de Raphael Ngoy Mushila.

Tout aussi, la Gécamines constate-t-elle avec regret « qu’à l'heure où le continent africain tout entier a engagé une marche pour la réappropriation de son avenir,  l'auteur propose exactement le chemin inverse en voulant confier aux soi-disant investisseurs étrangers les rênes de l'exploitation minière de son sous-sol ».

« Il est utile de se rappeler que lors de l'adoption du code minier révisé en 2018, l'ensemble des pays africains avaient applaudi la République Démocratique du Congo pour le courage de sa démarche.  Nous sommes farouchement opposés à cette hérésie et pensons que l’accréditer serait une erreur historique grave et impardonnable qui priverait pour des dizaines d'années au minimum, la RDC du peu de contrôle réel qui lui reste encore sur son patrimoine minier. Le peuple et le Parlement congolais ne nous le pardonneraient pas », note la correspondance.

Amédée Mwarabu

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