Dans le cadre de son programme mis en place de suivi post-formation, toujours grâce au financement de la JICA, lInstitut national de préparation professionnelle (INPP) a instauré ce quon appelle le « fonds solide » pour soutenir ses meilleurs stagiaires en leur permettant de créer des petites et moyennes entreprises. Cest le cas de M. Junior Mukendi, un jeune ancien stagiaire de lINPP, promotion 2012 2013 de la Mécanique automobile (moteur essence diesel spécial, conduction automobile) qui se retrouve aujourdhui tenancier dun garage dans la commune de Kintambo à Kinshasa.
Après avoir travaillé pendant quelques six ans dans différentes entreprises sans avoir le statut convenable et sans une bonne rémunération, il sest décidé de solliciter le « fonds solide » de lINPP pour créer son propre garage. Ayant satisfait aux exigences dacquisition de ce fonds avec un projet convaincant, un prêt de 8.000 dollars américains lui a été octroyé via la banque Finca.
Grâce à cette aide de lINPP et JICA, le mécanicien Junior Mukendi est maintenant propriétaire dun garage spécialisé en moteur diesel et moteur essence. Et il encadre et engage aussi quatre autres mécaniciens.
A savoir, pour accéder à ce « fonds solide », il y a une sélection des projets des anciens stagiaires qui se fait. Et lacquisition de largent seffectue par compte bancaire. Mais avant, les gagnants suivent dabord une formation en entreprenariat.
A en croire le directeur provincial de lINPP, M. Joseph Bondjeke, ce fonds de micro-finance a sensiblement augmenté par rapport aux montants octroyés avant. « Je crois que la première fois, on nest pas arrivé à dépasser 2.000 dollars. Alors que cette fois-ci, on a remis à un stagiaire 8.000 dollars, je crois quil y avait aussi 10.000 dollars », a-t-il affirmé.
Et dexpliquer : « Nous faisons la formation professionnelle. Et lutilité de cette formation professionnelle se justifie quand les personnes formées arrivent à avoir un emploi par rapport à la formation quelles ont reçue. La situation économique de notre pays fait que le taux de chômage est élevé. Ce nest pas parce que cest difficile quil faut croiser les bras. Il fallait trouver des voies et moyens pour aider nos stagiaires à créer leurs propres entreprises. Parce que si nous laissons seulement la responsabilité à lEtat pour résoudre le problème de chômage, ça ne va pas être assez facile. Il faut que chaque Congolais cherche à entreprendre ».
Le directeur provincial de lINPP estime quant à lui que lavantage quil y a dans le fonds solide « est quon ne donne pas largent à quelquun quon na pas formé. Et malgré des compétences techniques, parce quil sagit dun problème de gestion, il faut une formation à lentreprenariat. Cest ce que nous avons fait. Et personnellement je dois me rassurer que je suis fier de mes stagiaires, qui aujourdhui, lorsquils parlent de la gestion cest comme si ils étaient seulement formés en gestion et nétaient même pas techniciens. Donc, nous sommes arrivés à combiner les compétences techniques et les compétences organisationnelles ».
Le souci est daccompagner les stagiaires formés et relever le défi du chômage criant en Rdc, souligne M. Bondjeke. Pour lui, lINPP est en train de contribuer à résoudre le problème du chômage dans le pays, et la problématique de linsertion professionnelle. Et ce, grâce à lappui de la coopération japonaise à travers de la JICA.
« Le plus grand plaisir pour moi cest la solidarité quil y a. Ce qui est vrai, tout le monde ne peut pas exceller. Mais si vous avez une personne qui excelle, et qui prend les autres en charge, cest une très bonne chose. Cela veut dire quon a aidé une personne, mais ce sont quatre personnes qui en bénéficient. Même si on narrive pas à résoudre le chômage, mais réellement on est en train de contribuer à résoudre le problème de chômage », a-t-il confié.
Quid du « Fonds solide »
Dans ses explications données à la presse, M. Rody Kulidri Batako, assistant du directeur technique de lINPP et maître formateur en entreprenariat, a défini le « Fonds solide » comme étant une micro-finance dont lobjet est de pouvoir appuyer la création dactivités génératrices des revenus et demplois.
« Après une analyses faites au niveau institutionnel, et étant donné que la problématique de linsertion professionnelle se pose avec acuité dans notre pays, parce que nous sommes un pays post-conflit, lINPP, avec lappui du gouvernement japonais et précisément avec la JICA, au travers du projet « Fonds solide », nous avions estimé appuyer les stagiaires qui ont bénéficié des compétences techniques et qui ont des idées, des projets, des créations », a-t-il fait savoir.
Parlant justement de la part de la coopération japonaise dans ce projet « Fonds solide » de lINPP, M. Rody Kulidri signale que « La JICA a appuyé un groupe de maîtres formateurs pendant pratiquement quatre ans maintenant. Nous avons été au Japon. Nous sommes un groupe de travail. Et nous sommes arrivés à monter, de mettre en place des modules de formation grâce à lappui de la JICA. Parce que la problématique de linsertion professionnelle ce quon termine la formation, on ne trouve pas demploi. Nous navons pas assez dentreprises. Il fallait une solution palliative. Cest lauto-emploi. Cest vers ça que le projet a appuyé lINPP dans la formation des formateurs. Et voilà que nous sommes maintenant dans la phase des formations des ex stagiaires qui ont bénéficié dune formation technique ».
Lorsquon parle de micro-finance, on parle aussi dun taux dintérêt. Et dans le cadre du « Fonds solide », cétait un taux dintérêt qui nexigeait pas trop de conditions, a-t-il rassuré.
Et il a précisé qu« Il a fallu être un ex stagiaire, cétait ça le premier critère ; être porteur dun projet, parce que tous ne sont pas porteurs de projet, mais nous avions voulu inciter créer cet esprit-là dentreprise ; et ensuite ils ont bénéficié dune formation entrepreneuriale, une formation en création dentreprise, cest-à-dire, le montage dun business plan, cest le projet daffaire. Ils ont bénéficié aussi des formations managériales pour apprendre comment gérer leurs activités. A la suite, il y a eu léducation financière qui a été assurée pour leurs comptes. Voilà, ensemble lINPP, JICA et Finca, parce que lINPP ne sait pas donner de largent, cest auprès dune banque que nous avions travaillé, que les ex stagiaires ont bénéficié des « fonds solides ».
Quant aux bénéficiaires, le maître formateur Rody Kulidri indique que ça cest le quatrième lot de stagiaires. « Si nous pouvons comptabiliser aujourdhui, donc, ils sont déjà au nombre de 32. Parce que cette fois-ci on a donné à sept personnes. Et le montant cest selon les demandes. Comme pour le cas présent de Junior Mukendi, il a bénéficié de 8.000 dollars. Lenveloppe pour ce lot cétait de 44.800 dollars américains. Le taux dintérêt cest entre 4 et 4.5 % », a-t-il souligné.
Lepetit Baende