RDC : la « stabilité macroéconomique » annoncée par le FMI et la Banque mondiale « n’existe que dans leurs rapports de mission », estime Olivier Kamitatu

Olivier Kamitatu
Olivier Kamitatu
PAR Deskeco - 06 nov 2025 12:32, Dans Actualités

Après la clôture de la mission du Fonds monétaire international (FMI) ce mercredi 5 novembre 2025 en République démocratique du Congo (RDC), l’opposant congolais Olivier Kamitatu réfute l’annonce faite par cette institution selon laquelle « l’économie continue de faire preuve de résilience ».

« Alors que la RD Congo traverse une crise humanitaire sans précédent, ces institutions continuent d’applaudir une prétendue “stabilité macroéconomique” qui n’existe que dans leurs rapports de mission », écrit l’opposant du parti de Moïse Katumbi sur son compte X.

Selon lui, « ce double langage est indécent et moralement inacceptable ».

« Comment parler de performance économique quand le peuple meurt de faim ? Comment saluer une gestion budgétaire alors que les fonds publics s’évaporent dans les circuits de la prédation et de la rente politique ? », s’interroge-t-il.

Il regrette que le FMI et la Banque mondiale « célèbrent des chiffres creux », pendant que « les rapports de l’Unicef crient l’urgence ».

Il cite les rapports d’organismes comme la FAO, le PAM et l’Unicef, qui, selon lui, font état de « 26,6 millions de Congolais confrontés à une insécurité alimentaire aiguë », de 25,6 millions de personnes ayant vécu dans des conditions de crise alimentaire ou pire entre juillet et décembre 2024 ; de 4,75 millions d’enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition, dont plus de 250 000 en situation de malnutrition sévère aiguë, tandis que 1,57 million de femmes enceintes ou allaitantes sont affectées par la faim.

« Ces chiffres ne sont pas des abstractions : ils traduisent la faillite d’un État qui détourne la manne publique au profit d’une oligarchie prédatrice », écrit Olivier Kamitatu.

Et de poursuivre :

« Nous le disons avec gravité : en maintenant leur appui budgétaire direct à un régime prédateur dans le cadre de la Facilité de Crédit Élargie, le FMI et la Banque mondiale se rendent complices d’un modèle économique sans développement et sans morale ».

Contexte

Le gouvernement de la RDC et le FMI sont parvenus à un accord au niveau des services sur la deuxième revue de la Facilité élargie de crédit (FEC), et à la première revue au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité, selon un communiqué de presse du FMI, consulté ce mercredi 5 novembre par Deskeco.

Le 15 janvier 2025, le Conseil d'administration du FMI avait approuvé un accord de 38 mois en faveur de la RDC au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC), d'un montant de 1 332,5 millions de DTS (environ 1 729 millions de dollars US, soit 125 % de la quote-part).

En juin dernier, le gouvernement et la Banque mondiale ont également signé une série d’accords de financement d’un montant total de 1,9 milliard de dollars américains, destinés à soutenir cinq projets stratégiques dans le pays.

Bruno Nsaka 

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