Le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières, a présenté, lors de la 62ième réunion ordinaire du conseil des ministres tenue ce vendredi 10 octobre, le rapport de la réunion du travail qu’il a animée, conformément à l’instruction du président de la République, Félix Tshisekedi.
Cette rencontre avait, indique le compte rendu du conseil, pour objectif d’approfondir le rapport d’inspection mené récemment dans la province du Lualaba par la Commission nationale de lutte contre la fraude minière.
Le rapport a révélé plusieurs irrégularités, dont la présence d’hommes en uniforme sur certains sites miniers, des envahissements d’exploitants illégaux, ainsi que des activités d’opérateurs étrangers en infraction avec la loi.
Selon le compte rendu du ministre de l’Intérieur, des mesures immédiates ont été prises, notamment pour démilitariser les sites miniers et assurer leur sécurisation face aux incursions répétées des exploitants artisanaux illégaux.
L’objectif, a-t-il expliqué, est de restaurer l’autorité de l’État, garantir la transparence dans la chaîne d’approvisionnement et prévenir toute infiltration d’acteurs non autorisés dans l’exploitation du cobalt et d’autres minerais stratégiques.
Par ailleurs, la réunion a permis, conformément aux recommandations du Chef de l’État, d’évaluer les conditions de la levée de la suspension des exportations de cobalt, décidée récemment par l’Autorité de régulation et de contrôle des marchés de substances minérales stratégiques (ARECOMS).
Cette évaluation vise à s’assurer que cette reprise se fasse dans un cadre sécurisé, encadré par des dispositifs institutionnels renforcés, de manière à permettre à l’ARECOMS de remplir pleinement son rôle de régulateur et de garantir une meilleure contribution de la filière à l’économie nationale.
Un plan d’accompagnement a ainsi été adopté pour encadrer la levée progressive de cette suspension. Ce plan comprend des mesures à court et long terme, destinées à assurer la traçabilité du cobalt artisanal, à renforcer la surveillance sur les circuits d’exportation et à maximiser les recettes de l’État dans un contexte de forte volatilité des cours mondiaux.
La réunion de travail avait réuni, pour rappel, les ministères sectoriels concernés, notamment ceux des Mines et de la Justice, dans une approche interinstitutionnelle visant à assainir le secteur minier artisanal et à restaurer la confiance entre les acteurs publics, privés et communautaires.
Jean-Baptiste Leni