RDC : la styliste Lydia Nsambayi plaide pour une politique publique du secteur de la mode en vue de booster son économie et contribuer au budget national

Photo d'illustration
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PAR Deskeco - 28 aoû 2025 16:29, Dans Actualités

La styliste et formatrice de la mode en République démocratique du Congo, Lydia Nsambayi, plaide pour la mise en place d’une politique publique visant l’industrialisation et la restructuration de la mode en vue de construire et booster l’économie de ce secteur et contribuer au budget national. Cette professionnelle de l'art vestimentaire s'est exprimée mercredi à Kinshasa, lors d'un entretien avec la presse.

« Une bonne politique publique repose sur deux éléments importants que l’État congolais doit mettre en place, à savoir : l’industrialisation et la restructuration du secteur de la mode en RDC. Parlant de la restructuration, le gouvernement doit parvenir à formaliser certains actes générateurs en mettant en place une politique fiscale pour la structure prix, taxe et redevance sur les produits de la mode », a déclaré Lydia Nsambayi, styliste et formatrice congolaise de mode.

Elle précise : 

« Cette politique va rendre compétitif le secteur de la mode sur le plan économique. (…). L’État peut aussi apporter des subventions aux acteurs de la mode, surtout ceux qui travaillent dans le prêt-à-porter industriel, afin de les aider à investir dans le secteur ».

À en croire cette formatrice à l’Institut supérieur des arts et métiers (Isam) de Kinshasa, l’entrepreneuriat dans la mode est confronté à plusieurs défis structurels qui ont besoin d’un soutien du gouvernement pour la promotion des créations et des acteurs sectoriels.

Créer une zone économique spéciale pour le secteur de la mode

« On ne peut pas parler de l’industrialisation de la mode sans investissement qui permettra à l’État d’engranger de grands bénéfices pour booster notre industrie. L’État doit penser à créer une zone économique spéciale pour notre secteur où on peut produire localement et transformer des matières premières de tissus ; fabriquer des intrants de la mode ou autres accessoires (boutons, thermocollant, tirettes, doublures. (…) », a fait savoir Lydia Nsambayi.

Et de renchérir : 

« Cette chaîne de valeurs va contribuer au développement, à la production et à la vente jusqu’à constituer ce qu’on appelle l’économie ou l’industrie de la mode en RDC ».

Pour sa part, Carine Pala, créatrice de la marque ‘‘Okapi de la Mode’’, a appelé les autorités à organiser des formations managériales adaptées à l’économie de l’art vestimentaire pour le renforcement des capacités des stylistes et modélistes.

« L’aspect de la formation des acteurs est aussi important, en organisant des ateliers pour la mise à niveau et aussi, pourquoi pas, de financer nos projets dans le cadre d’investissement », a-t-elle soutenu.

De son côté, Héritier Kabeya, président de la Fédération congolaise de la mode et associations (Fecoma), a estimé que la reconnaissance légale des stylistes modélistes, mannequins et opérateurs de la mode est une nécessité absolue.

« L’État congolais doit avant tout reconnaître la place de la mode dans notre société. Ensuite, il faudra l’intégrer dans la politique culturelle et économique comme un véritable secteur générateur d’emplois et de revenus », a-t-il martelé.

Et de conclure :

 « Nous proposons à l’État de mettre en place un fonds national pour la création, d’offrir des avantages fiscaux aux jeunes créateurs, et de soutenir les événements professionnels de mode. Nous avons déposé un mémorandum au ministère de la Culture dans lequel nous avons proposé toute une politique pour aider l’État à mieux booster le secteur de la mode en RDC

Bienvenu Ipan

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