Echange sur la patrouille financière : les mandataires des entreprises et établissements publics du portefeuille de l’État appelés à plus de responsabilité en vue d’anticiper toutes les dérives

Les mandataires des entreprises et établissements publics de portefeuille
Les mandataires des entreprises et établissements publics de portefeuille
PAR Deskeco - 26 aoû 2025 16:30, Dans Finances

 

L’Inspection Général de Finances (IGF) a réuni, 20 août dernier, les mandataires des entreprises et établissements publics du portefeuille de l’État. Une rencontre de prise de contact, mais aussi d’un dialogue stratégique sur les défis à relever dans les entreprises publiques en République démocratique du Congo, cause de la faible rentabilité, selon la structure.

La rencontre a également permis à l’Inspection Générale de Finances d’évoquer les conflits internes, ainsi que la défaillance de gouvernance. Elle s’est également axée sur les missions d’encadrement en cours d’exécution au sein des entités de portefeuille, consistant à conseiller les gestionnaires, de s’assurer de la régularité des actes de gestion, dissuader les pressions extérieures et veiller à l’application des recommandations. A en croire, Christophe Bitasimwa, l’inspecteur principal de l’IGF, un dialogue permanent à ce niveau est indispensable.    

Tout en rappelant les raisons, qui fondent l’intervention de son institution dans les structures publiques, l’Inspecteur principal de l’IGF a rappelé  les moyens mis en place par sa structure dans la lutte contre le détournement, et le renforcement de la transparence dans les finances publiques, dont la « patrouille financière », permettant de prévenir que de soigner un dérapage. 
  
 

« Traditionnellement, le contrôle exercé par l’IGF était a posteriori, intervenant souvent lorsque les dégâts étaient déjà causés. Pour pallier cette faiblesse, l’IGF a instauré la  patrouille financière, un contrôle a priori, préventif et dissuasif, visant à anticiper les dérive » fait-t-il savoir.

En mars 2025, Félix-Antoine Tshisekedi restaure la patrouille financière dans les entreprises de portefeuille sur demande des organisations de la société civile, dont ODEP. Elle est un mécanisme par lequel l’IGF contrôle à priori les dépenses publiques dans les entreprises du portefeuille ou d’autres structures qui manipulent les deniers publics, pour prévenir tout cas de corruption ou de détournement des fonds publics. Ce contrôle consiste également au suivi de la conformité des dépenses et au respect de la chaine de la dépense publique.

Selon Christophe Bitasimwa, la restauration de cette mesure a produit jusqu’à ce niveau, des résultats probants dans les entreprises et établissements de portefeuille, tels que l'amélioration de la trésorerie, qualité des dépenses, ainsi que la mise en œuvre d’outils de gestion prévisionnelle, et même la réduction des tensions sociales dans certaines entreprises.

Bien que ces résultats, il a martelé que des défis majeurs persistent encore, tels que les conflits récurrents entre PCA et les directions générales, le non-respect des règles de passation des marchés publics, ainsi que la priorité donnée aux avantages des mandataires plutôt qu’aux investissements productifs. Une occasion pour lui de les appeler à plus de responsabilité à la fois pour le bon fonctionnement de leurs entités respectives, mais aussi pour leur rentabilité. 

 

« La bonne gouvernance reste une exigence inscrite au cœur de la vision du Président de la République. C’est en travaillant ensemble, chacun dans son domaine, que nous pourrons améliorer la qualité de vie de nos concitoyens », a-t-il insisté.

De sa part, Patrick Ngulu, secrétaire exécutif de l’Association Nationale des Établissements Publics et Entreprises du Portefeuille (ANEP), a salué cet appel lancé par le nouvel Inspecteur principal de l’Inspection générale de Finances, et a martelé sur la transparence et redevabilité, conditions incontournables, souligne-t-il, pour que les entreprises publiques cessent de constituer « un poids budgétaire », et deviennent « des moteurs de développement ».

Fabien Mutomb, DG de la SNCC, a rappelé, pour sa part, que sans redevabilité ni réforme de la double tutelle, les entreprises du portefeuille ne seront en mesure d'atteindre leurs missions premières,  celles de produire et générer des bénéfices au profit du Trésor public.

L’Inspecteur général de l’IGF a conclu en indiquant que « la patrouille financière et les missions d’encadrement ne suffiront pas sans une réforme profonde des structures et une volonté ferme d’appliquer les règles », peut-on lire dans une dépêche posté sur son compte X privé.

Jean-Baptiste Leni

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