La chambre basse du Parlement a rejeté, ce samedi 14 juin, la requête du procureur général près la Cour de cassation visant à obtenir l'autorisation d'instruction sur le dossier de Nicolas Kazadi, ex-ministre des Finances et député de la formation politique au pouvoir, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), pour des accusations de propagation de faux bruits et de divulgation de secrets d'État.
Lors de la plénière, 357 députés nationaux se sont prononcés contre le réquisitoire du procureur général Firmin Mvonde, 6 ont voté pour et 7 élus se sont abstenus. Cette décision fait suite à la recommandation de la commission spéciale dirigée par Raphaël Kibuka, qui avait déjà proposé le rejet, estimant que les accusations formulées manquaient de fondement juridique solide.
Tout est parti des révélations de l'ancien ministre congolais des Finances, Nicolas Kazadi, qui a dénoncé, dans une interview accordée à la journaliste Paulette Kimuntu en mai dernier, la création de 53 établissements publics non budgétisés durant le premier mandat du président Félix Tshisekedi. Il ne s'est pas arrêté là : Kazadi a également pointé du doigt la mauvaise gouvernance des finances publiques au sein des institutions.
« Nous avons une culture de la jouissance immédiate. Quand il y a de l'argent, on se le partage d'abord, puis on réfléchit après. Lorsqu'un projet reçoit des fonds, ils sont répartis avant même d'en définir les besoins réels. C'est là le cœur du problème : les budgets de fonctionnement sont détournés en primes, et la réflexion sur leur utilisation arrive trop tard », avait fustigé ce député de l'UDPS.
Souvent épargné de manière inattendue, Nicolas Kazadi n'en est pas à sa première tentative de poursuite judiciaire avortée. Déjà en 2024, cet argentier de la République était sous le feu des critiques. Accusé d'avoir payé 71 millions de dollars américains pour l'installation de 241 stations d'eau, soit 294 605 USD par forage, alors qu'il avait constaté la surfacturation, Kazadi avait finalement été auditionné en tant que témoin dans cette affaire. Pas de poursuite, et encore moins de condamnation.
César Olombo