En République démocratique du Congo, le secteur du diamant ne suscite plus d'espoir bien qu'il ait été autrefois l'un des secteurs les plus fructueux du Trésor public. Confronté à de nombreuses difficultés, ce secteur peine à redécoller. Ce constat amer ressort d'un récent rapport publié par l'International Peace Information Service (IPIS), une structure de recherche indépendante, dont Deskeco dispose d'une copie.
« La RDC a enregistré au cours de ces vingt dernières années une baisse constante de sa production de diamants. La production annuelle, qui s'élevait à environ 30 millions de carats au début du siècle, est tombée à une moyenne de 11,7 millions de carats depuis 2019 », peut-on lire.
Le rapport indique que la première baisse de production du secteur diamantifère congolais remonte à 2008, expliquée par l'effondrement de la production suite aux difficultés rencontrées par la Société Minière de Bakwanga (MIBA), une entreprise parapublique d'exploitation de diamants.
Neuf ans plus tard, en 2017, après l'arrêt quasi total des activités de la MIBA, la production artisanale a également connu une diminution importante, bien que partiellement masquée par des chiffres erronés publiés par la Société Anhui-Congo d'Investissement Minier (SACIM), une société d'exploitation minière à grande échelle qui produit plus de deux millions de carats par an depuis 2016.
Concernant les exportations, le rapport précise que d'environ 30 millions de carats par an entre 2003 et 2007, elles sont passées à 15-20 millions de carats par an entre 2009 et 2018, et bien en dessous de 15 millions de carats à partir de 2019. Pourtant, depuis 1982, année de la libéralisation du secteur minier, la production de diamants avait connu une croissance régulière.
Le rapport exprime cependant des réserves quant aux chiffres officiels de production et d'exportation rendus publics, soulignant que plusieurs facteurs tels que la contrebande, la fraude et la domination de l'économie informelle affectent considérablement la crédibilité de ces statistiques officielles. Il mentionne également la capacité limitée des services publics à contrôler le secteur diamantifère.
Le président de la République a quant à lui annoncé, lors de son déplacement au Kasaï-Oriental en décembre dernier, la relance de la Société Minière de Bakwanga, afin de relancer la production de diamants dans cette province qui représente 96 % de la production nationale. Cependant, cette promesse présidentielle peine à se concrétiser à ce jour, selon le directeur général de cette société interrogé récemment par Radio Okapi.
Jean-Baptiste Leni