Dans une communication publiée sur son compte X mercredi 9 avril 2025, le député national élu de Bunia, dans la province de l'Ituri, Gratien de Saint-Nicolas Iracan - ancien membre du parti Ensemble pour la République de l'opposant Moïse Katumbi dont il a été radié - accuse le gouvernement dirigé par la Première ministre Judith Suminwa d'avoir modifié le budget sans recourir à l'autorité budgétaire, c'est-à-dire le Parlement.
Ce député national indique avoir évoqué cette situation lors de sa consultation par Eberande Kolongele, dans le cadre de la formation future du gouvernement de l'Union nationale.
« Les députés de la majorité au pouvoir devraient initier une motion de censure contre le gouvernement Judith Suminwa. Il est inadmissible que la Première ministre ait modifié le budget sans recourir à l'Assemblée nationale et au Sénat qui devraient adopter une loi rectificative à travers un projet de collectif budgétaire », écrit-il.
Pour Gratien de Saint-Nicolas Iracan, réajuster le budget implique plusieurs processus sensibles qui relèvent de la compétence du Parlement.
« La République est parfois déstabilisée à cause de pareils actes. Il faut que les institutions de la République se respectent mutuellement dans leurs attributions », mentionne-t-il.
Récemment, le gouvernement congolais a annoncé le doublement des soldes des militaires et policiers, initiative prise par le président de la République en vue d'encourager les militaires au front et de renforcer leurs conditions socio-économiques.
Ce doublement de soldes avait suscité des réactions au sein de la société civile. Le Centre de Recherche sur les Finances publiques et le développement local (Crefdl) s'était déjà interrogé sur le financement de ce doublement des soldes des militaires et policiers alors qu'aucun collectif budgétaire n'avait encore été déposé au Parlement.
Selon cette structure de la société civile, cette situation risque d'entraîner des détournements massifs de deniers publics, d'autant plus que personne ne sait sur quelles lignes budgétaires seront effectuées ces augmentations.
« Le collectif budgétaire n'est pas encore disponible. Ces dépenses se font hors budget. C'est grave parce que personne ne pourra contrôler les effectifs et les salaires réels des militaires à rémunérer », déclarait-il.
Jean-Baptiste Leni