Valéry Madianga, coordonnateur du Centre de Recherches en Finances Publiques et Développement Local (Crefdl), une organisation de la société civile, a émis, samedi 29 mars dernier, des craintes concernant l'augmentation des soldes des militaires et policiers congolais, une initiative prise par le président de la République en vue d'encourager les militaires au front.
Cet expert en finances publiques s'interroge sur le financement de cette augmentation, alors qu'aucun collectif budgétaire n'est encore déposé au Parlement. Selon lui, cette situation risque d'entraîner des détournements massifs de deniers publics, personne ne sachant sur quelles lignes budgétaires seront effectuées ces augmentations.
« Le collectif budgétaire n'est pas encore disponible. Ces dépenses se font hors budget. C'est grave parce que personne ne saura contrôler les effectifs et les salaires réels des militaires à rémunérer. Ça peut favoriser le détournement car personne ne contrôle les dépenses exceptionnelles de sécurité, même pas le Parlement », déclare-t-il.
Une autre crainte soulevée par cet expert en finances publiques est l'explosion des dépenses de rémunérations au-delà de la limite légale.
« Les dépenses de rémunérations ne peuvent consommer que 35 % des recettes propres, c'est une norme à laquelle le FMI tient et sans cesse rappelée par la BCC », prévient-il.
Le gouvernement, par la voix de son ministre des Finances, Doudou Fwamba, a confirmé dans un communiqué jeudi 27 mars dernier que cette initiative du président de la République entre en vigueur dès le 28 mars, au même moment que la paie des fonctionnaires pour le mois de mars 2025.
Le 28 février dernier, lors de la 37e réunion du Conseil des ministres, le gouvernement avait adopté le dossier relatif aux modalités opérationnelles d'augmentation de solde et de prime des militaires et policiers, ainsi que d'amélioration de leur sécurité sociale et des conditions de vie de leurs dépendants.
Jean-Baptiste Leni