Suivant les négociations en cours entre les États-Unis et la République Démocratique du Congo sur l'éventuelle signature d'un accord concernant les minerais stratégiques en échange de sécurité dans la partie Est du pays, Justicia Asbl exhorte les parties prenantes à mettre en avant l'intérêt général pour l'amélioration de la gouvernance minière. Cette organisation martèle que "les minerais de la RDC ne devraient pas être bradés au bénéfice des individus et que tout accord avec le gouvernement américain devrait être transparent".
Dans un communiqué du 11 mars 2025, cette ASBL de droit humanitaire et de développement, basée en RDC, révèle les défis majeurs auxquels fait face le secteur minier, notamment dans les provinces aurifères.
« Le secteur minier congolais est confronté à d'énormes défis, notamment les activités minières illégales soutenues par la présence de militaires non éligibles sur des permis déjà octroyés officiellement à des investisseurs étrangers qui extraient des minerais stratégiques (cuivre et cobalt) de manière responsable dans les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba, ainsi que la présence de groupes armés pour d'autres minerais tels que le tantale extrait dans la partie Est du pays », déplore Justicia Asbl.
Cette organisation de promotion et de protection des droits de l'homme, du droit humanitaire et du développement mentionne les maux qui rongent les activités minières en République Démocratique du Congo.
« Il faut également mentionner que la faiblesse de l'État, la corruption et le trafic d'influence par la présence d'acteurs politiques, spécialement ceux qui sont au pouvoir et des membres de la famille présidentielle, sont non seulement des maux qui empêchent les entreprises minières régulièrement installées en RDC d'exploiter des minerais en toute quiétude, mais surtout que ces activités illégales sont la cause de violations des droits de l'homme, causant des centaines de cas de meurtres, tortures, viols, et la pire forme de travail des enfants parmi d'autres. À titre d'illustration, les chaînes d'approvisionnement, souvent contrôlées par des Chinois, sont approvisionnées par ces activités illégales », lit-on dans ce communiqué de Justicia Asbl.
Pour sa part, le président de Justicia Asbl, Timothée Mbuya, lance un SOS pour sauver le secteur minier ainsi que cet éventuel accord.
« Sans amélioration de la gouvernance minière, la lutte contre la corruption, le trafic d'influence de la part des personnes politiquement exposées ou des membres de la famille du chef de l'État, et l'application des sanctions contre les groupes mafieux nationaux et étrangers, aucun accord d'exploitation des minerais ne serait réellement avantageux pour le peuple congolais », a-t-il martelé.
Il convient de noter que les États-Unis se sont dits prêts à discuter d'un éventuel accord minier avec la RDC.
« La RDC possède une part importante des minéraux critiques mondiaux nécessaires aux technologies de pointe. Les États-Unis sont ouverts à la discussion de partenariats dans ce secteur, conformément au programme "America First" de l'administration Trump », a indiqué un porte-parole du département d'État américain au quotidien économique britannique "Financial Times".
César Olombo