La coalition le Congo n’est pas à vendre a organisé la cérémonie de remise de prix kanyaka, vendredi 24 janvier à Silikin village, à Kinshasa. Pendant cette cérémonie, il a été relevé les cas les plus flagrants de la corruption et de détournements des deniers publics, de ces dernières années.
Ainsi, le CNPAV a évoqué entre autres :
- L’affaire « jeux de la francophonie », organisés du 28 juillet au 6 août 2023 à Kinshasa. Les budgets y alloués ont dépassé de 324 millions de dollars, sur une prévision de 48 millions de dollars dont 78 millions pour les opérations et 246 millions pour les investissements. Ces forfaits ont été dévoilés par l’Inspection génération des finances (IGF), à travers une enquête.
- La taxe RAM : Les fonds issus de Taxe Ram (Registre des appareils mobiles) ont été gérés en dehors du circuit formel de gestion de finances publiques en créant une instabilité économique avec le détournement des millions de dollars non retracés dans le budget de l’état.
- La corruption lors des dernières élections indirectes (sénateurs et gouverneurs des provinces). Les candidats ont été accusés d’avoir distribué de l’argent et cadeaux aux élus du peuple, parfois avec les ressources de l’Etat.
- Le détournement de 300 millions de dollars par les agents du ministère de la santé. Ce fonds concernés l’achat de médicaments, d’équipement médicaux et le financement de campagne de sensibilisation
- Le détournement de 14,45 millions de dollars en 2022 des fonds de redevances minières dans le secteur de Luilu au dans la province de Lualaba.
- L’affaire forage, où près de 400 millions de dollars pour la construction de 1000 stations mobiles de traitement d’eau et de forage ont été détournés.
Selon l’avis du jury, les événements criants de la corruption ayant caractérisé les récentes élections des sénateurs et des gouverneurs des provinces en RDC ont été proclamés comme le plus grand acte de corruption, et déclaré « prix négatif Kanyaka ». Selon le CNPAV,
D’après cette coalition, le prix kanyaka négatif met en lumière le cas de corruption le plus grave ayant eu un impact négatif considérable dans la société. L’objectif est de désapprouver ces actes et d’inciter les entités compétentes à mener des enquêtes approfondies pour sanctionner leurs acteurs et apporter des réparations en faveur des victimes.
Pendant la même cérémonie, Jean-Baptiste Kasekwa, député national honoraire élu de Goma, dans la province du Nord-Kivu, a remporté « le prix positif » Kanyaka, parce qu’ayant fait preuve d’un engagement sans faille lors de son passage à l’Assemblée nationale, refusant notamment une somme de 10 000 dollars américains destinée à influencer le vote de destitution du bureau Mabunda, ainsi que le refus d’une jeep remise pour cette cause. Il avait également dénoncé les injustices salariales et les pratiques opaques au sein des institutions de la République. Cela lui a attiré des menaces, auxquelles il n’a pas cédé, devenant une figure importante dans la lutte contre la corruption en RDC.
Le prix Kanyaka est créé dans le but de sensibiliser aux effets néfastes de la corruption et à l'importance de la combattre ; de reconnaître et célébrer ceux qui ont apporté une contribution significative à la lutte contre la corruption en RDC ; d'encourager davantage les individus à prendre position contre la corruption et de promouvoir l’intégrité et l’éthique.
Divine Mbala