Devant les ambassadeurs accrédités en RDC, le chef de l’Etat congolais, Félix Tshisekedi a vanté, dans son discours prononcé ce samedi 18 janvier 2025, la gestion des finances publiques sous sa gouvernance, après l’obtention d’un nouveau financement de Fonds monétaire internationale (FMI).
Pour le président congolais, la nouvelle aide financière de Fmi estimée à 3 milliards dollars américains, symbolise la confiance que la communauté internationale renouvelle envers sa gestion « rigoureuse » et « transparente » en matière de finances publiques. Il souligne, tout de même, que la RDC enregistre des progrès économiques importants.
« La situation économique de notre pays continue d’enregistrer des progrès notables. Nous venons de conclure un accord historique avec le fonds monétaire international, mobilisant 2,9 milliards de dollars américains pour soutenir notre programme ambitieux de réformes économiques et sociales », déclare-t-il.
Avant d’ajouter :
« Cet accord, renforcé par des financements additionnels dans le cadre de la facilité pour résilience et la durabilité traduit la confiance renouvelée de la communauté internationale envers notre gestion rigoureuse et transparente de finances publiques ».
Il faut souligner que le propos du chef de l’Etat sur le progrès économique en RDC, ne correspond ni aux indicateurs économiques figurant sur le cadre macroéconomique de 2024, encore moins de 2025. Au terme de l’exercice 2024 par exemple, le cadre macroéconomique a illustré plutôt une situation économique totalement défaillante, avec un taux de croissance de 5,3%, revu en légère hausse de 5,7% en 2025 et un taux d’inflation fin période de 11,3% face à un taux d’accroissement démographique d’environ 3,2% annuellement.
S’agissant de l’orientation de ce nouveau financement de fonds monétaire international en RDC, le chef de l’Etat congolais a indiqué qu’il va constituer des ressources qui viseront à financer des projets prioritaires, notamment dans les infrastructures, agriculture, l’énergie et les services sociaux, tout en soutenant des mesures structurelles visant à diversifier l’économie, ainsi qu’à stimuler des investissements et à promouvoir la transformation locale de ressources naturelles.
Si le président Félix-Antoine Tshisekedi considère que ce nouveau financement traduit la confiance renouvelée de la communauté internationale pour sa gestion rigoureuse et transparente, certains observateurs de la société civile, tels que Crefdl, estiment que ce financement traduit plutôt la volonté de Fmi de renforcer la dette publique du pays. Ceci pourra maintenir le pays dans l’endettement permanent, avec comme conséquence : la pauvreté.
Le centre de recherche en finances publique et développement local (Crefdl), a, par exemple, dans son communiqué d’analyse des données économiques, publié au lendemain de la validation de ce financement, affirmé, contrairement au propos du chef de l’Etat, que ce financement ne saurait améliorer les conditions de vie de la population, vu qu’il y de l’indiscipline budgétaire au pays.
Jean-Baptiste Leni
