Au cours d’une conférence de presse qu’il a animée jeudi 9 janvier 2025, le gouverneur de la province de Kasaï-Oriental, Jean-Paul Mbwebwe, a passé en revue l’état des lieux de la province depuis sa prise de fonction à sa tête. L’exécutif a d’abord peint un tableau sombre de la province lors de ses débuts aux affaires, avant de se féliciter ensuite des efforts fournis par son gouvernement. Il reconnaît avoir trouvé la province dans un état socioéconomique délétère.
En rapport avec la nourriture de base de la population, le gouverneur déplore, dans son adresse, avoir hérité d’une province totalement déséquilibrée, coincée entre la disette provoquée par la rareté des produits sur le marché, dont le maïs, et une fiscalité asphyxiante, où trouver à manger était une bataille perdue d’avance.
« J’ai hérité d’une province où la nourriture de base de la population, le maïs, avait un coût non abordable, à tel point que, malgré les efforts de nombreuses familles, trouver à manger était une bataille perdue d’avance dans un marché où une fiscalité disproportionnée asphyxie mortellement les opérateurs économiques évoluant dans ce secteur », a-t-il déclaré.
Jean-Paul Mbwebwe a, par ailleurs, reconnu avoir retrouvé, à son entrée, une province sans aucune entreprise publique en bonne santé financière et avec une capacité de mobilisation des recettes faible, à cause de pratiques mafieuses entretenues auparavant par certains agents des régies financières de la province, dont des imprimés de valeurs parallèles et le coulage de recettes.
« J’ai hérité d’une province sans aucune entreprise en bonne santé financière, pouvant contribuer par ses taxes imposées aux dépenses que les gouvernants de la cité nous imposent, comme cela a été le cas de ceux qui nous ont précédés. J’ai hérité d’une province en très faible capacité de mobilisation des recettes propres, non seulement parce que la population avait presque cru à tort que les taxes étaient obligatoires sous un régime, mais aussi parce que la régie financière provinciale était dans l’incapacité quasi-complète de faire face aux phénomènes, comme celui des imprimés de valeurs parallèles et du protectionnisme dus à un détournement pur et dur des revenus fiscaux », déplore-t-il.
En guise de solution face à ces défis rencontrés dès son entrée, le gouverneur de la province du Kasaï-Oriental a indiqué que son gouvernement a réussi à maintenir les denrées alimentaires à un prix abordable pour tous, notamment le maïs, principalement consommé dans cette région. Cette stabilisation du prix du maïs a été possible grâce aux allégements fiscaux, reconnaît-il.
« Notre première démarche a été de stabiliser le prix des produits alimentaires de base, spécialement le maïs, au moyen des allégements fiscaux, qui s’imposaient malgré la précarité de la situation héritée. Je me réjouis que la période de disette, la période dite de « Kaswabanga » (rareté des denrées alimentaires), soit passée, sans que notre population n’ait vécu la hausse vertigineuse sur le marché, et j’en félicite le gouvernement provincial, ainsi que les opérateurs économiques. », a-t-il indiqué.
Face au non-paiement du personnel, Jean-Paul Mbwebwe a témoigné avoir trouvé un personnel pléthorique au sein du système gouvernemental de Kasaï-Oriental, démotivé à cause du non-paiement de dix mois d’arriérés de salaire.
« Pour motiver ce personnel bien pléthorique et le mobiliser de nouveau pour un travail prometteur, j’ai payé deux mois de leurs arriérés de salaire, et je m’efforce de mensualiser désormais leur paiement. Cela constitue la preuve de mon engagement à changer le paradigme vers un lendemain meilleur », rassure-t-il.
Pour accroître la capacité de mobilisation des recettes, en vue de faire face aux multiples défis de la province, le gouvernement a mentionné avoir exigé à l’actuelle équipe à la tête de la régie financière provinciale d’intensifier la campagne de civisme fiscal pour rassurer la population de l’orthodoxie de la gestion des moyens qu’elle mettra à la disposition de la province.
Jean-Baptiste Len