En vue de donner de la valeur à ses matières premières à exporter, le gouvernement de la RDC, par l'entremise du ministre du commerce extérieur, Julien Paluku, envisage la redynamisation de l'Agence nationale de promotion des exportations (Anapex), ainsi que l'Office congolais de contrôle (OCC).
Cet engagement s'inscrit dans le lot des mesures envisagées par le gouvernement, annoncées lors d’un briefing de presse ce lundi 30 décembre par Julien Paluku, en présence de Patrick Muyaya, porte parole du gouvernement, pour la revalorisation de ses productions sur le marché international, de suite de la mesure récente de l'Union européenne (UE) d'exclure le cacao et le café congolais de son marché. Selon le ministre, cette mesure, une fois adoptée son au conseil des ministres, va éviter à la RDC le conditionnement de ses exportations par l'obtention des certifications des organismes d'autres pays.
“ L'Anapex, et l'OCC doivent être renforcés pour que désormais nous puissions avoir une certification nationale. Parce que le fait d'avoir des certifications qui viennent d'ailleurs, du Kenya, du Rwanda de l'Ouganda, ce sont eux qui viennent certifier que nos champs sont bons ou mauvais. Dans ce cas, on peut leur prêter des intentions”, a-t-il fait savoir.
D’après le ministre, la collaboration de l'UE avec les experts et contrôleurs étrangers a été préjudiciable à la RDC le passé, avec notamment l'affaire des matières stratégiques pour la transition énergétique dans le monde.
“Vous savez que les mêmes experts ont fait signé à l'UE, avec le Rwanda un accord sur les matières stratégiques, alors qu'on sait pertinemment bien qu'il n'y a ni cobalt, ni lithium, ni manganèse ni nickel, importants pour la transition énergétique au Rwanda”, a précisé Julien Paluku.
Et de s'interroger :
“Est-ce que ce ne sont pas les mêmes experts, qui vont encore piéger l'UE à prendre des mesures, alors que dans le fond, il n'y a pas un élément convaincant qui peut amener tout un parlement à prendre une telle résolution vis-à-vis de la RDC? “
Concernant l’exclusion du café et du cacao congolais du marché européen à partir de décembre 2025, le ministre Paluku a par la même occasion annoncé l'organisation prochaine d'une tripartite Monusco, UE et gouvernement pour traiter cette affaire.
“Nous allons renforcer le dialogue avec l'UE à travers cette tripartite. Pourquoi la Monusco ? Parce-que qu'elle est déployée dans toutes les parties en conflit pour certifier que les champs desquels sont issus le café et le cacao ne sont pas des champs défrichés à partir des forêts. L'UE va expliciter le règlement voté par son parlement. Le gouvernement va expliquer et donner sa position, pour que la RDC sorte de la liste des pays qui détruisent l'environnement”, a expliqué Julien Paluku
Bruno Nsaka