S’invitant au débat portant sur la loi de finances 2025 à l’Assemblée nationale vendredi 22 novembre dernier, l’ancien Premier ministre Matata Ponyo a qualifié « d’appauvrissant » le budget présenté dans la loi de finances pour l’exercice 2025 par la Commission économique et financière (Ecofin) pour le prochain exercice.
Dans son intervention à la plénière, ce député national a fait savoir que le cadre macroéconomique présenté par la commission nécessite observation, d’autant plus que le budget qui y est présenté ne répond pas à la logique de l’amélioration des conditions de vie de la population congolaise à la fin de l’exercice 2025.
Matata Ponyo estime qu’avec un taux de croissance économique nominal de 5,7 % et un taux de croissance démographique de 3,5 %, il y a lieu de s'attendre à ce que la RDC connaisse, à la fin de décembre 2025, une inflation élevée à 9,2 %, soit un taux de croissance économique réel par habitant négatif.
« Les observations que nous avons reçues du cadre macroéconomique nécessitent d’être appuyées. Le budget, comme nous l’avons dit, a pour mission principale de répondre à l’amélioration des conditions de vie de la population. Le solde de taux de croissance par habitant est de 2,2 %. Si vous regardez le taux d’inflation à la fin de la période, qui est repris sur le cadrage macroéconomique, nous avons un taux d’inflation de fin de période de 9,2 %. En d’autres termes, le taux de croissance économique réel par habitant est négatif. C’est-à-dire qu’au terme de l’exercice budgétaire 2025, la RDC va constater l’appauvrissement de sa population car le budget présenté est appauvrissant », a-t-il déclaré.
Matata Ponyo a également ajouté que le cadre macroéconomique présenté à l’Assemblée nationale par l’Ecofin risque d’accroître la pauvreté à 90 % à la fin de décembre 2025, alors que le taux actuel de pauvreté en RDC est de 83,3 %.
Pour y faire face, Matata Ponyo recommande des réformes vigoureuses pouvant « doper la machine et faire un taux de croissance économique qui, après soustraction du niveau d’inflation et en tenant compte du taux démographique, permettrait d’obtenir un taux de croissance économique réel qui peut créer des richesses ».
Jean-Baptiste Leni