Des organisations de la société civile basées en Afrique du Sud, en République Démocratique du Congo (RDC) et au Sénégal appellent ce jeudi la National Prosecuting Authority (NPA) sud-africaine à agir sur une plainte pénale déposée depuis 19 mois et portant sur des accusations de blanchiment d'argent international. Selon ces organisations, les autorités sud-africaines n'ont jusqu'ici pris aucune mesure apparente pour poursuivre l'enquête.
Le communiqué a été publié par Open Secrets, la Platform to Protect Whistleblowers in Africa (PPLAAF) et Le Congo N'est Pas à Vendre. Ces organisations expriment leur inquiétude face à l'inaction des autorités malgré les preuves présentées montrant comment des fonds publics congolais détournés ont permis l'achat de biens immobiliers en Afrique du Sud. En avril 2023, ces organisations avaient déposé une plainte pénale auprès de la NPA, accusant Francis Selemani, frère adoptif de l’ancien président Joseph Kabila, d’avoir utilisé des fonds détournés pour acquérir des propriétés de luxe en Afrique du Sud.
Les preuves présentées reposent en grande partie sur les révélations de #CongoHoldUp, un projet d'investigation en 2021 qui a révélé comment la banque BGFI aurait permis le détournement de fonds publics en RDC au profit de proches de Kabila. Ces documents montrent des transactions impliquant des millions de dollars utilisés pour des achats de biens de luxe aux États-Unis et en Afrique du Sud.
Une enquête publiée ce jeudi par The Sentry révèle que six des seize propriétés sud-africaines détenues par Selemani ont déjà été revendues depuis les premières révélations de #CongoHoldUp. Les organisations avertissent qu’en l’absence de poursuites, les fonds pourraient être définitivement perdus pour le peuple congolais.
« Une enquête est cruciale pour la RDC, mais la vraie justice exige de la responsabilité, tant au niveau national qu'international », a déclaré Jean-Jacques Lumumba, lanceur d'alerte congolais, affirmant que le peuple congolais a été « exploité » par cette corruption.
Les organisations appellent les autorités sud-africaines à agir sans délai, soulignant l’importance de leur responsabilité dans la lutte contre la corruption internationale et la restitution des fonds mal acquis.